Depuis la fin du mois de septembre, l’euro flambe sur le marché noir de la devise en Algérie, enchaînant les records face au dinar algérien. Nous avons demandé l’avis d’un « cambiste ».
Dans les cotations officielles de la Banque d’Algérie, l’euro ne connaît pas de grandes évolutions. Depuis quelques mois, il est autour de 150 dinars algériens, avec quelques hausses et quelques baisses, en fonction de l’évolution de la monnaie unique européenne et du dollar.
Dinar algérien : cotations de l’euro et du dollar, ce jeudi
Ce jeudi 16 octobre, par exemple, un euro s’échange à 151,37 dinars algériens. Il était à 150,80 dinars vendredi dernier, soit une « hausse » de 0,57 dinars. C’est insignifiant. Le dollar américain a même légèrement baissé à 129,93 dinars algériens contre 130,27 dinars vendredi dernier.
Sur le marché noir, c’est un autre scénario qui se joue. Depuis fin septembre, l’euro flambe et aligne les records, atteignant 268,70 dinars algériens cette semaine, son plus haut niveau. Ce jeudi, il est en légère baisse à 268,50 dinars, au Square Port-Saïd d’Alger. L’écart avec le marché officiel atteint 77,36%. Du jamais vu.
Le dollar suit même s’il reste loin de ses plus hauts historiques. Ce jeudi, le billet vert est proposé à 233 dinars algériens. L’écart avec le marché interbancaire est encore plus impressionnant : 79,40%.
Pourquoi ces hausses sur le marché noir ? Nous avons interrogé un « cambiste » grossiste. Il a une explication.
Deux raisons qui expliquent la flambée
Selon lui, la première raison est liée à la rareté de l’offre. « Ceux qui ont des euros ne vendent plus. Ils savent que ça va encore monter et ils préfèrent attendre. Ceux qui vendent n’ont pas vraiment le choix », explique-t-il. Notre interlocuteur estime que l’offre pourrait repartir une fois le seuil psychologique des 270 dinars algériens pour un euro atteint. Mais rien ne garantit que la reprise de l’offre va faire baisser les taux.
L’autre explication avancée par notre interlocuteur : l’explosion des importations des véhicules de moins de trois ans, notamment depuis la Chine. En l’absence d’une offre locale suffisante, les Algériens se tournent massivement vers l’importation et le passage par le marché noir est obligatoire. D’où cette flambée des cours des devises.