Les transferts de fonds de la diaspora tunisienne en Europe, une source majeure de devises pour la Tunisie, sont menacés par un projet législatif européen visant à renforcer les contrôles sur les institutions financières opérant dans l’UE.
Les transferts de fonds des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) atteignent annuellement près de 9 milliards de dinars tunisiens, soit près de 3 milliards de dollars, selon les données de la Banque centrale de Tunisie.
Inquiétudes sur les transferts de fonds des Tunisiens résidant en Europe
Ces transferts constituent un pilier vital pour l’économie tunisienne, au même titre que le secteur touristique et bien plus que certains secteurs exportateurs.
En plus d’augmenter les réserves en devises du pays, ces fonds soutiennent aussi la consommation intérieure.
De nombreuses familles en Tunisie dépendent, en effet, du soutien financier de leurs proches vivant dans les pays européens. Mais les transferts des TRE pourraient être directement impactés par un nouveau projet législatif européen, rapporte le site d’information Tunisie Numérique ce dimanche 31 août.
Le projet en question prévoit de créer une Autorité européenne de lutte contre le blanchiment d’argent (AMLA), dans le cadre de la lutte contre les réseaux de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.
L’entrée en vigueur de cette autorité est prévue en 2026. Et à terme, elle risque de renchérir le coût des transferts bancaires vers la Tunisie, ce qui inquiète déjà les observateurs, selon le même média.
Banques tunisiennes en Europe
Une fois mise en place, l’Autorité européenne de lutte contre le blanchiment imposera, dans un souci de transparence et de conformité, des règles communes et strictes à toutes les institutions financières opérant dans l’Union européenne, y compris les filiales de banques étrangères.
Autrement dit, cette nouvelle autorité européenne disposera de pouvoirs de surveillance directe et indirecte sur les institutions à haut risque du secteur financier.
Par conséquent, les banques tunisiennes installées en Europe, via lesquelles les TRE transfèrent leurs devises vers la Tunisie, seraient soumises aux mêmes exigences que les banques locales, avec un renforcement des procédures de contrôle.