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Voyages et Tourisme

Encore un été sans vacances à l’étranger pour les Algériens

Ils ont guetté impatiemment l’ouverture des frontières dans l’espoir de programmer leurs vacances à l’étranger mais ont dû se résigner. Pour le deuxième été consécutif, les Algériens qui ont l’habitude de passer des vacances en Tunisie, Espagne, France ou dans d’autres pays ont changé leurs fusils d’épaule.

La reprise des vols n’est pas suffisante pour permettre des départs massifs en vacances. Vers les deux pays actuellement accessibles aux Algériens, à savoir la Tunisie (sans visa) et la Turquie (le pays délivre des visas), seuls quatre vols hebdomadaires sont proposés (Deux opérés par Air Algérie et deux par Turkish Airlines et Tunisair).

Les pays européens exigent un vaccin et, hormis l’Espagne, aucun pays n’a ouvert ses frontières aux touristes algériens.

Après une année et demi éprouvante sur fond de confinement et de privations, les Algériens, qui en ont les moyens, tiennent à s’accorder quelques jours de vacances en Algérie, avant la rentrée de septembre.

Pour leur part, les agences de voyages, après une longue traversée du désert due à la crise sanitaire, tentent de sortir la tête de l’eau en proposant à leur clientèle des séjours en bord de mer.

Le tourisme local reprend des couleurs

El Innab Tourisme & Voyage (Bd Mohamed V) a déjà validé de nombreuses réservations pour juillet, août et septembre comme nous le confirme son gérant Mohamed Bouzekri.

« Le tourisme local a repris du poil de la bête. Nous proposons plusieurs destinations aux vacanciers : El Kala, pour 5 jours et 4 nuits, dans un hôtel 3 étoiles, en demi-pension, au prix de 15 900 da par personne (50 % de réduction pour les enfants de plus de 6 ans). Ce prix inclut également le transport. Dans notre programme, il y a aussi Tlemcen pour la même durée, au tarif de  10 500 da (petit- déjeuner uniquement), et Jijel au prix de 14 900 da ».

Cette agence organise également des journées de plage et des visites guidées à Tipasa et à Dellys. « Le transport s’effectue en bus. Départ à 7 h du matin. Retour à 18 h, pour le prix de 1500 da », nous informe le gérant.

Retour des estivants au tourisme balnéaire

À l’agence ‘Le Voyage au Cœur ‘ (Telemly), on s’active beaucoup pour prendre les réservations qui affluent par téléphone.  Nacéra Moumene, directrice de cette agence, confirme l’engouement des Algériens pour le tourisme local cette année.

« L’épidémie du covid a favorisé le retour des estivants au tourisme balnéaire local », nous révèle-t-elle. « Il ne faut pas oublier que l’année dernière, à la même période, nous étions confinés et que le tourisme était au point mort. Les frontières étant toujours fermées, tout se joue en interne cet été. Pour répondre aux sollicitations de notre nombreuse clientèle, j’ai concocté des séjours pour tous les goûts. Je travaille en partenariat  avec les complexes touristiques étatiques qui ont cassés les prix pour faire le plein cet été ».

Le Voyage au Cœur propose des séjours au complexe des Andalouses (Oran) au prix de 5500 da par jour. « Les vacanciers peuvent profiter de la piscine, de la plage et du nouveau spa », indique la voyagiste. « Pour l’Est, j’ai opté pour un hôtel perché sur la colline de Seraïdi, avec chaque jour des excursions dans les régions voisines telles que El Kala, Chtaibi ou Skikda. Le tarif est de 6000 da par jour, en demi- pension ». indique-t-elle.

Les vacanciers du Sud 

Une importante clientèle résidant au Sud a déjà réservé ses vacances de l’été 2021 au Nord, afin de fuir la canicule, comme le souligne la directrice de cette agence. « Ils ont opté pour des séjours dans des hôtels pieds dans l’eau sur la côte algéroises. Certains ne connaissent pas la capitale et souhaitent découvrir des endroits incontournables comme la Casbah ou les musées de la capitale ; ce que nous leur programmons durant leur séjour ».

Cet été une nouvelle tendance est dans l’air du temps selon notre interlocutrice. « Il n’y a pas assez d’infrastructures hôtelières pour recevoir tous les estivants, alors de nombreux habitants de villes côtières louent leurs maisons ou leurs appartements durant l’été. C’est très courant dans des villes comme Jijel, Bejaia, Tigzirt pour ne citer que celles-là », nous apprend la voyagiste.

Le ciel, le soleil, la mer  

À l’agence  l’Onat (Office national algérien de tourisme) de la rue Khelifa Boukhalfa, le programme estival a déjà été ficelé. Les destinations et les tarifs sont affichés sur les vitrines de cette agence  et les réservations vont bon train selon l’un des voyagistes, derrière le comptoir.

Séjour d’une semaine dans le complexe Club Azur Plages : 48 500 da (duplex pour 4 personnes). Hôtel El Riadh (Sidi Fredj) : chambre single : 54 000 da ; chambre double : 37 000 da ; pour une semaine en demi-pension.

L’Onat propose également des séjours balnéaires à Souk El Tenine (Bejaïa) dans des F2 au prix de 52 000 da, pour 6 personnes (pour une semaine). L’hôtel Les Hamadite ouvre également ses portes aux estivants, en demi-pension: chambre single : 61 000 da ; chambre double : 36 000 da ; chambre triple : 36 031, par personne (pour une semaine).

Dans cette agence, nous avons croisé un père de famille qui nous a confié : « L’été dernier, nous étions confinés. Cela fait deux ans que ma famille et moi-même n’avons pas pris de vacances. Habituellement nous passons quinze jours à Sousse en Tunisie. Avec la fermeture des frontières, je suis obligé de me rabattre sur le tourisme local en espérant ne pas être déçu par les prestations. Au moins mes enfants pourront profiter de la mer durant le mois d’Août ».

Les vacances à l’école

Pour soulager les parents qui n’ont pas de vacances cet été, certains établissements scolaires privés ont organisé des programmes détente en  intra-muros, en installant des piscines démontables. C’est le cas d’El Kendi (Telemly) où les préparatifs vont bon train pour accueillir le Summer Club, comme nous le confirme sa directrice, Hayet Assaous.

« Cet été, notre établissement innove en proposant des journées récréatives aux enfants âgés entre 4 et 14 ans, en juillet et août. Des piscines vont être installées. Les enfants seront sous la surveillance d’un maitre- nageur. Par ailleurs, des ateliers dessin, lectures, musique et jeux éducatifs seront animés par des éducatrices. Des sorties au musée sont également au menu de ce Summer Club », conclut Hayet Assaous.

L’été 2021, ne ressemble à aucun autre été. Les frontières étant toujours fermées, les Algériens s’organisent comme ils peuvent pour s’accorder une petite coupure avant la rentrée de septembre. Location de maison en bord de mer, ou séjour dans un complexe touristique, à chacun sa préférence. Une chose est sûre, la pandémie profitera au tourisme national, longtemps boudé par les estivants algériens.