Parmi les préfectures fustigées en France pour leurs délais à rallonge quand il s’agit du traitement de demandes liées aux titres de séjour, il y a celle de l’Isère, qui est de nouveau dans le collimateur des associations locales.

C’est dans les tiroirs de ce service d’Etat que le dossier de demande d’un titre de séjour de Leila et Malek prend la poussière depuis plus de deux ans, fait savoir le média français France Bleu. 

Le couple ne reçoit que des récépissés depuis plusieurs mois, ce qui permet de rester en France, mais sans pouvoir travailler, ni se loger ni même conduire.

France : sans titre de séjour, pas de travail et pas de logement

C’est le septième récépissé que ce couple maghrébin avec deux enfants (12 et 13 ans) reçoit depuis le dépôt, il y a deux ans, de leur demande de titre de séjour. 

Le document, censé être provisoire, les maintient certes dans une situation régulière en France, mais transforme leur quotidien en une véritable prison à ciel ouvert.

Pour commencer, ils n’ont pas le droit d’être embauchés. Ils travaillent donc au noir. Elle fait des petits gâteaux tandis que lui travaille comme ouvrier dans le bâtiment. 

Pire encore, ils ne peuvent pas louer en leur nom. Résultat : une personne les héberge à 700 € le mois pour un petit appartement dans le quartier Village Olympique à Grenoble.

Détenteurs d’un permis de conduire délivré par leur pays d’origine, ils ne peuvent pas prendre le volant en France non plus. Ils sont obligés de prendre les transports en commun pour faire leurs courses. Une situation qui s’avère compliquée parfois, assure Malek.

Titres de séjour : les recours auprès de la justice ont doublé

Selon Martine Faure Saint-Aman, militant de l’association d’aide aux étrangers Cimade, les retards dans la délivrance des titres de séjour font perdre travail, logement et droits sociaux à de nombreux étrangers légalement installés dans l’Hexagone, soulignant cependant que cette problématique touche aussi les primo-demandeurs, qui n’arrivent même pas à décrocher un rendez-vous pour déposer leurs demandes.

Résultat : tout ce beau monde se dirige vers les tribunaux administratifs. Le président du tribunal de Grenoble, Jean-Paul Wyss, dévoile que le nombre des recours liés aux titres de séjour a doublé depuis avril 2024, 

Ces recours sont notamment liés à « des retards mais aussi à des dysfonctionnements d’applications informatiques ou encore des soucis dans le service de prises de rendez-vous à la préfecture », a-t-il précisé.

Pour sa part, la préfecture de l’Isère assure qu’elle a amélioré son système de prise de rendez-vous pour les étrangers. Cela dit, les associations locales n’y voient aucun changement. Ayant déjà saisi la justice, ils attendent l’audience prévue pour ce 15 novembre.

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