La France est la principale destination à l’étranger des médecins algériens. Mais derrière l’engouement, se cache souvent une réalité amère à laquelle sont confrontés ces praticiens de la santé.
Arrivés en France, la majorité se retrouvent à exercer dans les hôpitaux en tant que Praticiens à diplôme hors Union européenne, appelés communément PADHUE. Bien qu’ils fassent les mêmes tâches que leurs collègues à diplômes européens, ils sont payés beaucoup moins.
Le caractère précaire de ce statut ne s’arrête pas au salaire de misère, mais s’étend aussi aux difficultés d’obtenir un titre de séjour et à rester en situation irrégulière en France. C’est ce qu’explique Kahina, médecin algérienne établie en France et présidente du syndicat SOS PADHUE.
« Ce que les gens ne savent pas, c’est la difficulté d’obtenir un titre de séjour (pour les PADHUE) », dévoile cette praticienne de la santé, soulignant que « ces difficultés concernent même les personnes qui sont lauréates des EVC (Épreuves de vérification des connaissances également appelées équivalence) ».
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France : « Quand on est médecin étranger, il faut se battre tous les jours »
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Ainsi, et bien que certains PADHUE aient réussi leurs EVC, ce qui fait qu’ils sont déjà dans la procédure d’autorisation d’exercice, en demandant leurs titres de séjour, « ils ne l’obtiennent pas, mais obtiennent un récépissé, voire parfois aucune réponse ».
Pire encore, les PADHUE peuvent aussi être ciblés par des OQTF, bien qu’ils soient en exercice. « Ce sont des médecins qui soignent les Français et qui reçoivent un ordre de quitter le territoire français ! », dénonce la syndicaliste.
« Ici en France, quand on est médecin étranger, il faut se battre tous les jours, il faut travailler pour vivre, mais aussi pour se faire une petite place (décrocher un titre de séjour), y compris quand on a réussi les EVC », a-t-elle résumé.
Pour finir, cette syndicaliste conseille les médecins étrangers qui veulent venir travailler en France de « passer l’équivalence depuis chez eux » et de ne pas venir en France et s’embourber dans un « cycle ingérable » avec leurs familles.Â