Vu les difficultés qu’ils rencontrent lors du processus de la régularisation de leur situation administrative, les demandeurs des titres de séjour en France sont plus que jamais exposés au risque d’être escroqués.
Beaucoup d’étrangers établis dans l’Hexagone, devant le silence des préfectures concernant leurs demandes de titre de séjour, font appel à des sociétés proposant une pseudo aide administrative, voire des rendez-vous rapides ou carrément des fausses promesses de titres de séjour.
Mais après avoir passé à la caisse, les clients de ces organismes activant souvent à la frontière de la légalité, se rendent compte qu’ils ont été arnaqués. Déjà vulnérables sur le plan financier, les sans-papiers perdent des sommes conséquentes pour des services gratuits à la base.
Pour venir en aide aux sans-papiers souhaitant régulariser leur situation, des avocats proposent gratuitement leurs services dans le cadre du « Bus de la solidarité ». Mady, un Sénégalais, et Hamza, un Algérien, font partie des étrangers qui ont vite soumis leurs dossiers. Leurs cas sont rapportés par France Info dans une enquête publiée ce mardi 2 septembre.
1500 euros pour rien
Mady a fait confiance, il y a deux mois, à une société qui lui a promis de lui décrocher un titre de séjour rapidement. Après leur avoir transmis bon nombre de ses documents, notamment ses contrats de travail, cette entreprise lui a fixé un deuxième rendez-vous où il a payé 400 €.
Mais « finalement, ils me disent non, ton dossier, on ne peut rien faire », fait savoir Mady, qui tente encore d’obtenir un remboursement. Selon les avocats du Bus de solidarité, ce ressortissant sénégalais ne reverra plus son argent.
Même déception chez Hamza, l’Algérien, qui a tenté de décrocher un titre de séjour via French Papers. Depuis qu’il leur a donné 1.500 €, il n’a plus de nouvelles. Ce ressortissant algérien cherche désormais de l’aide au niveau du bureau de la CGT à Bobigny.
Selon Gaspard Clarou, avocat bénévole, ces organismes proposant une pseudo aide administrative profitent de la précarité des étrangers qui ne peuvent même pas déposer plainte. « Ils n’ont pas les moyens de se faire entendre… évidemment, qu’ils ne vont pas se retourner contre ces organismes », a-t-il expliqué.
Selon la syndicaliste Sandra Morin, la complexification de la procédure de demande de titres de séjour en France a été du pain béni pour les arnaqueurs. Elle précise que la dématérialisation de la procédure a été « une faille du système qui a mené ces sociétés à profiter de la précarité » de beaucoup d’étrangers.