Les immigrés qui reviennent vivre en Algérie : bonne idée ?

(Par efired / Adobe Stock)

Beaucoup d’Algériens nés en Algérie, notamment les jeunes, cherchent à quitter le pays afin de s’offrir de meilleures conditions de vie. Mais, dans certains cas isolés, ce sont des immigrés qui décident de faire le chemin inverse.

Le choix de retourner vivre en Algérie n’est pas facile, compte tenu des avantages que présentent les pays étrangers, notamment européens, et les difficultés qu’il y a dans leur pays d’origine. Les arguments économiques sont les plus dissuasifs : aides sociales, assurance maladie, débouchés professionnels, diversité des filières d’études… Sans parler de la qualité et du confort de vie.

Les pays européens et l’Occident en général apparaissent aux yeux de tous comme le lieu de tous les possibles, contrairement au continent africain qui est encore en plein développement.

C’est pour cela que ceux qui ont pour projet de retourner en Algérie demandent souvent conseil à leur entourage et à ceux qui sont passés par le même « retour en arrière ». Des demandes de partage d’expériences sont souvent formulées sur les réseaux sociaux.

Sur la page Facebook Immigrés de France, une internaute pose sa question anonymement : retourner en Algérie, bonne ou mauvaise idée ?

« Je suis une algérienne établie en France depuis 9 ans. Je suis mariée et j’ai 3 enfants, nés ici en France. Mon mari et moi pensons sérieusement à tout lâcher et revenir en Algérie », explique-t-elle, ajoutant qu’une des choses qui motive leur choix est le mal du pays.

Une question qui divise 

Dans la section commentaires, les internautes partagent des avis différents. Certains la conseillent de rester en France, d’autres de rentrer dans son pays. Sans surprise, l’argument principal de ceux qui sont contre est le même qui motive l’immigration : l’avenir qu’on offre à nos enfants. Il est incontestable que le niveau de vie en France est supérieur à celui de l’Algérie.

« Pensez à la scolarité de vos enfants, ils ne pourront pas s’adapter facilement », lui rappelle une internaute.

Parmi les commentaires, des personnes qui racontent leur vécu ou celle de leurs proches lui conseillent vivement d’abandonner l’idée.

« J’ai tenté de rentrer en Algérie. J’ai vendu ma maison et ma voiture à l’étranger pour commencer mon projet en Algérie. C’était l’erreur de ma vie. Ni les proches ni la société ne m’ont aidé. Au contraire, ils estiment que je dois rester à l’étranger pour les aider », raconte un homme. « Je suis reparti aussi vite que je suis venu, et je ne vous conseille pas de quitter la France ».

Les arguments des internautes

Les points négatifs de la vie en Algérie sont décrits sans tabou : la bureaucratie, la corruption, le manque d’infrastructures, de sécurité ou encore d’emploi font que le choix est vite fait, selon les abonnés de la page. Certains se veulent même alarmistes :

« Vous allez regretter votre choix lorsque vous tomberez malade et qu’aucun hôpital ne pourra vous soigner », avertit une internaute.

De l’autre côté du débat, les partisans du retour en Algérie affirment qu’il n’y a pas mieux que de vivre dans son pays entouré des siens. Deux arguments en faveur du retour aux sources reviennent : la religion et les traditions. Car les immigrés sont très lucides : la France, pays qui se revendique laïque, n’est pas forcément le meilleur endroit pour vivre en tant que musulman pratiquant et y élever ses enfants lorsqu’on est attaché à sa religion.

« Je pense que c’est la meilleure décision que vous pouvez prendre. Vos enfants vont grandir avec les valeurs de la société algérienne et celles de l’islam », avance une internaute.

Elle est épaulée par un autre abonné, qui partage son histoire sur l’immigration : « J’ai vécu en Europe pendant 29 ans. Il est temps pour moi de quitter le stress et la pression qu’on vit ici et de retourner en Algérie où il fait bon vivre. Je compte les jours avant mon retour », raconte-t-il.

En définitive, chacun apporte son point de vue et fait ses choix en fonction de ses besoins et sa vision personnelle de la vie. Car cette réflexion mène à un autre débat : y a-t-il un pays parfait ?