La saison estivale 2025 au Maroc envoie des signaux contradictoires. D’un côté, les chiffres de fréquentation sont en hausse par rapport à la saison précédente. De l’autre, les touristes râlent contre la flambée des prix et la qualité des services.
Destination préférée de nombreux touristes étrangers et cap traditionnel lors de chaque vacances d’été pour les Marocains de l’étranger (MRE), le Maroc a développé une bonne réputation touristique, qui n’est cependant pas à l’abri des évolutions économiques.
Tourisme au Maroc : des prix qui ont doublé, voire triplé
Cette année, les touristes ont constaté une flambée vertigineuse des prix, rapportent les médias locaux. Hôtels, taxis, restaurants et cafés… Partout, les factures sont souvent salées. Et les touristes le font bien savoir sur les réseaux sociaux et à travers divers médias marocains.
Il s’agit d’une augmentation « injustifiée » des prix, dénoncent de nombreux internautes, selon le média marocain H24, qui indique que certains établissements « ont doublé, voire triplé leurs tarifs en cet été 2025 ».
70 dirhams (6,50 €) pour un verre de jus ou encore 50 dirhams (4,70 €) pour une canette de soda… Les internautes inondent les réseaux sociaux avec des images de factures salées de leurs consommations dans les restaurants marocains. « Tu peux consommer un café à 28 dirhams, et le lendemain, le même coûte 50 dirhams », confie un touriste.
Quelles sont les causes de cette flambée ?
Noureddine El Harrak, président de la Fédération nationale des propriétaires de cafés et restaurants, estime que cette hausse des prix est liée aux coûts élevés des loyers commerciaux, notamment dans les zones touristiques, mais aussi à la hausse des charges fixes.
Il explique aussi que dans des villes comme Al Hoceima, Saïdia, Nador, ou M’diq, l’activité commerciale est principalement estivale, ce qui pousse les commerçants à profiter de l’afflux des touristes pour faire du bénéfice.
« En dehors de la saison estivale, seule la population locale fréquente ces établissements. Pourtant, les propriétaires doivent s’acquitter des loyers, des cotisations CNSS et des salaires tout au long de l’année », a-t-il souligné.
L’intervenant pointe aussi du doigt le système fiscal, qu’il juge inadapté « aux réalités locales et climatiques ». Il appelle ainsi les autorités marocaines à engager une démarche basée sur le dialogue avec les commerçants afin d’arriver à une régulation des prix.
Tourisme au Maroc : des chiffres positifs
Mais au moment où la grogne monte parmi les touristes contre cette flambée des prix, certains médias locaux et responsables politiques tentent de mettre en avant les chiffres positifs enregistrés par le secteur touristique au Maroc depuis le début de la saison estivale.
Selon les autorités espagnoles, plus d’un million de passagers ont transité sur les navires à destination du Maroc entre le 15 juin et le 1er août 2025. 3,2 % de plus que l’année passée.
 Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a quant à lui assuré que plus de 1,5 million de MRE se sont rendus au Maroc entre le début de la saison estivale et le 10 juillet 2025. Une hausse de 13,3 % par rapport à la même période de 2024.
Touristes mécontents ou attaque médiatique contre le Maroc ?
Ainsi, selon une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia, relayée par Le360, les plaintes des touristes et des MRE de la flambée des prix ne seraient que le fruit d’une « campagne numérique orchestrée » et d’une « stratégie de guerre douce » qui visent le Maroc.
Le média explique que les vidéos partagées par certains touristes mécontents sont « souvent montées de façon professionnelle et accompagnées d’une narration dramatique », accusant « des pays européens entretenant des tensions politiques ou médiatiques avec le Royaume » d’être derrière cette « campagne insidieuse ».
Selon Aziz Bouhout, un expert marocain en tourisme, on ne doit pas se concentrer sur le nombre des touristes qui se sont rendus au Maroc cette année, mais plutôt sur la stratégie à suivre pour qu’ils reviennent l’année prochaine après la mauvaise expérience qu’ils ont eue lors de leur séjour à cause de la flambée des prix, a-t-il expliqué à Hesspress.