En France, la préfecture des Hauts-de-Seine tente une nouvelle approche pour l’expulsion d’étrangers en situation irrégulière et détenus dans les prisons, dont des Algériens.
Alexandre Brugère, préfet des Hauts-de-Seine, compte se déplacer chaque mois dans des prisons afin de convaincre les « délinquants étrangers » de quitter volontairement la France. Il a effectué sa première visite dans la matinée du vendredi 12 septembre.
« Vous n’avez plus votre place en France et vous n’êtes pas les bienvenus », a-t-il déclaré à l’adresse de 17 détenus, rassemblés à l’occasion dans le gymnase de la maison d’arrêt de Nanterre, rapporte le journal Le Figaro.
Ce serait « gagnant pour vous et pour nous si vous choisissiez la première solution »
Le responsable préfectoral propose à ces sans-papiers, jugés pour des faits de délinquance, de partir « dans la dignité », de leur propre volonté, ou « par la force ». Ce serait « gagnant pour vous et pour nous si vous choisissiez la première solution », ajoute-t-il.
Plus menaçant, il appelle ses interlocuteurs à accepter cette « main tendue », faute de quoi, leur situation « va devenir très compliquée ».
Comme résultat de cette nouvelle démarche, la préfecture indique que depuis juin dernier, 32 détenus en situation irrégulière ont d’ores et déjà été éloignés, dont 18 dès leur levée d’écrou, un chiffre en hausse par rapport à l’année d’avant (21 départs seulement avaient été réalisés).
Le retour volontaire offre le billet d’avion et une aide financière
« Nous avons donc réalisé, depuis le début de l’année, 52 % d’expulsions de détenus étrangers en plus par rapport à la totalité de l’an passé », souligne le préfet, se disant satisfait de ces chiffres.
Le nouveau dispositif d’aide volontaire, destiné aux détenus étrangers sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) est piloté par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii).
À la fin de leurs peines, ces détenus qui acceptent de repartir volontairement dans leurs pays d’origine bénéficient d’un billet d’avion retour et même d’une somme d’argent qui sera remise dans la salle d’embarquement, sous forme d’un code de retrait dans les agences Western Union.
La somme peut aller jusqu’à 1.200 euros, plus 600 euros s’il y a des enfants, si l’OQTF ne date pas de plus d’un mois, et plus l’OQTF est ancienne, moins la somme est importante. Ils peuvent aussi bénéficier d’un programme de réinsertion dans leur pays, avec un supplément allant de 1.000 et 7.000 euros de la part de la France, selon le niveau de projet.
Nouveau dispositif fondé sur le volontariat : les Algériens dans le viseur
Ce dispositif, fondé sur le volontariat, permet aussi de contourner la rigidité des pays qui refusent de délivrer des laissez-passer, comme l’Algérie, explique Le Figaro. Car « il n’est pas possible de refuser l’entrée à un ressortissant qui voyage librement, de sa propre volonté ».
Selon des chiffres avancés par la préfecture des Hauts-de-Seine, les Algériens représentent le premier contingent de candidats au retour, avec 17 retours effectifs depuis le 1ᵉʳ janvier 2025.