La nouvelle escalade diplomatique entre Paris et Alger, lancée par Emmanuel Macron, suscite des réactions aussi bien en Algérie qu’en France.
Dans sa lettre adressée à son Premier ministre en fin de semaine dernière, Macron a énuméré un certain nombre de mesures, notamment la suspension des visas de type D pour tous les demandeurs algériens.
Tout en faisant porter l’entière responsabilité à l’Algérie dans la crise entre les deux pays, et en niant la responsabilité de la France, le président français ne s’est pas empêché d’utiliser les dossiers de l’immigration et des visas.
« Des milliers de familles algériennes établies en France sont prises en otage »
@marcmauco Ce n’est plus une affaire d’accords, ni de diplomatie. C’est une attaque contre la dignité de tout un peuple. Lettre de Macron à son Premier ministre. Réponse ferme de l’Algérie. Et au milieu ? Des milliers de familles algériennes établies en France, prises en otage entre rapports de force, visas bloqués et accusations déplacées. 🔥 Ce n’est pas un malentendu. C’est un signal. La France est en train d’imposer un choix à toute une communauté. Et toi, qui vis en France avec des origines algériennes, tu fais quoi maintenant ? 💬 Dis-moi en commentaire comment tu vois ton avenir ici. #Algerie #Macron #dz #algerie #france ♬ son original – Marc le français et l’Algérie
Or, jouer sur cette corde sensible ne passe visiblement pas, aussi bien en France qu’en Algérie. Au-delà de la réponse claire et ferme de l’Algérie, de nombreuses personnes des deux pays ont aussi condamné l’instrumentalisation de la communauté algérienne.
C’est le cas de l’expatrié français, Marc Mauco, établi en Algérie avec sa famille depuis plusieurs années. « Ce n’est plus une affaire d’accords ni de diplomatie. C’est une attaque contre la dignité de tout un peuple », a dénoncé l’entrepreneur français sur les réseaux sociaux.
Entre la lettre de Macron à son Premier ministre et la « réponse ferme de l’Algérie », il explique qu’au milieu, « des milliers de familles algériennes établies en France sont prises en otage entre rapports de force et visas bloqués ». De plus, la France « est en train d’imposer un choix à toute une communauté ».
L’expatrié français indique en effet qu’au milieu de cette crise, il y a des millions de vies humaines, ce qu’il qualifie de « grave : des familles séparées, des droits bafoués, des visas refusés, des consulats fermés … ».
« Un mépris, celui d’un peuple qu’on cherche à faire plier »
En gros, de nombreux Algériens vont se retrouver éloignés de leurs proches, sans explication et sans recours. Et pour eux, « c’est un quotidien devenu incertain aujourd’hui », déplore encore l’entrepreneur français basé à Oran.
À travers sa lettre, Macron nie toute responsabilité de la France dans cette crise. « Pourtant, c’est une crise déclenchée par la France elle-même, en bafouant les accords et les liens historiques qui lient les deux peuples », dénonce encore Marc Mauco.
Pour lui, ce rapport de force engagé par la France est une façon de dire aux membres de la diaspora algérienne : « pliez-vous, ou partez ». Et selon sa lecture, la lettre de Macron cache un « mépris, celui d’un peuple qu’on cherche à faire plier une fois de plus ».
Autrement dit, explique-t-il, c’est un peuple que l’on pousse à faire un choix impossible : « rester ici dans l’humiliation ou repartir sans avoir été pleinement accepté ».