La nouvelle escalade entre la France et l’Algérie, avec notamment la suspension des visas D pour tous les demandeurs algériens, n’est pas sans conséquence sur les ressortissants algériens établis dans l’Hexagone.
Le député de la communauté algérienne en France, Abdelouahab Yagoubi, a réagi, ce vendredi 8 août, à la lettre du président français Emmanuel Macron, à l’origine des nouvelles tensions entre Alger et Paris.
Les mesures « pénalisent particulièrement les étudiants et les familles »
« Je suis profondément préoccupé par l’escalade récente entre l’Algérie et la France, notamment sur les dossiers de l’immigration et de la coopération consulaire », écrit le parlementaire dans une contribution publiée sur les réseaux sociaux.
Sur la question de la suspension des visas de type D aux Algériens, il indique que les ressortissants algériens résidant légalement en France « ne doivent en aucun cas être instrumentalisés dans des tensions politiques ».
Pour lui, des mesures comme l’activation du mécanisme Levier-Visa-Réadmission ou le refus des visas de long séjour (catégorie D) « pénalisent particulièrement étudiants et familles » et « violent les accords bilatéraux et internationaux, et renforcent un sentiment d’injustice ».
Dans le cas où ces mesures sont appliquées, les étudiants algériens nouvellement inscrits dans les universités françaises et les candidats au regroupement familial, dont les dossiers sont en cours d’étude aux préfectures, seront particulièrement pénalisés.
En France, « l’immigration et l’Algérie sont utilisées comme arguments de campagne »
Concernant la réaction des autorités algériennes, Yagoubi estime que le principe de réciprocité avancé par Alger est totalement justifié, car « aucune coopération équilibrée ne peut exister avec des politiques discriminatoires ».
Il appelle dans sa contribution à ce que les députés de la communauté algérienne soient partie prenante de la vision et des décisions sur les accords consulaires, les visas et la politique migratoire, soulignant que « la diplomatie parlementaire et la commission des affaires étrangères de la coopération et de l’émigration doivent être pleinement mobilisées ».
Yagoubi, qui est membre de la Commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, appelle ainsi à « l’apaisement et au dialogue responsable, basé sur le respect mutuel et la résolution des différends par les voies diplomatiques ».
Par ailleurs, le député des Algériens de France estime que cette nouvelle tension « n’est pas isolée : elle s’inscrit dans un climat électoral en France à l’approche des municipales de mars 2026 et de la présidentielle d’avril 2027, où l’immigration et l’Algérie sont utilisées comme arguments de campagne ».