En France, les mois se suivent et se ressemblent pour les demandeurs de titres de séjour. Les nouvelles lois mises en place ces dernières années, la dématérialisation des procédures et les instructions données aux préfets pour le nouveau ministre de l’Intérieur ont créé une situation complexe.
Que ce soit pour une première demande de régularisation ou un renouvellement de titre de séjour, les étrangers sont confrontés à de nombreux obstacles dans les préfectures, a rappelé cette semaine le député LFI (la France insoumise), Bastien Lachaud dans une intervention à l’Assemblée nationale française.
Résultat : ils sont de plus en plus nombreux à perdre leurs droits. Certains se retrouvent sous la menace d’un contrôle d’identité et d’une menace d’expulsion du territoire français.
Préfectures : le coup de gueule d’un député français
Pour le député français, c’est « un système dysfonctionnel et brutal » qui empêche les étrangers d’obtenir ou de renouveler leurs titres de séjour. Il énumère les problèmes que rencontrent les demandeurs étrangers dans les préfectures françaises : « Absence d’accueil physique, dysfonctionnement récurrents de tous les services en ligne, délais à rallonge pour l’instruction et la fabrication des documents, absence totale de rendez-vous pour déposer les dossiers de demande et même pour récupérer un titre déjà fabriqué ».
Toutes les catégories sont touchées, y compris “les conjoints de citoyens français”, souligne-t-il. Le député pointe du doigt un système “opaque” de gestion des titres de séjour dans les préfectures.
Dans ce contexte, les intermédiaires véreux sont de plus en plus nombreux à proposer leurs services aux demandeurs étrangers de titres de séjour. « La corruption prospère », dénonce le député qui parle notamment « des rendez-vous qui se monnaient pour plusieurs centaines d’euros » mais aussi des « officines sans résultat garanti et qui ont pignon sur rue ».
Pour le député français, derrière ces blocages et ses difficultés se cache une « intention tout à fait délibérée » visant à exclure les étrangers. Il dénonce aussi le fait que cette politique est « soutenue par un gouvernement qui reprend aujourd’hui les mots de l’extrême droite ».