Très attendue par bon nombre d’étrangers en situation irrégulière en France mais aussi par de nombreux employeurs français, la liste des métiers en tension est enfin connue.

La nouvelle liste, publiée ce jeudi 22 mai au journal officiel, énumère près de 80 métiers en tension grâce auxquels les travailleurs étrangers vont pouvoir postuler pour décrocher un titre de séjour en tant que salariés.

Métiers en tension : une opportunité pour décrocher un titre de séjour

La nouvelle liste est régionalisée, ce qui veut dire qu’elle diffère d’une région de France à une autre. Parmi les métiers qu’on peut trouver dans cette liste, il y a celui de cuisinier, d’agriculteur salarié, d’employé d’hôtellerie  ou du secteur de bâtiment.

Cette liste facilite le recrutement des travailleurs sans-papiers. Les recruteurs ne seront pas tenus de déposer préalablement une offre d’emploi. Pour les travailleurs eux-mêmes, cela constitue une opportunité de décrocher un titre de séjour, à condition qu’ils remplissent certains critères.

Pour bénéficier d’une admission exceptionnelle au séjour dans le cadre des métiers en tension, le travailleur en question doit justifier d’au moins 3 ans de présence en France et de 12 mois d’expérience dans le métier en tension durant les 24 derniers mois.

Les Algériens toujours exclus

Cette nouvelle liste de métiers en tension, qui sera applicable jusqu’à fin 2026, ne concerne cependant pas les Algériens. Ces derniers y ont été exclus avant même sa publication

C’est à cause des tensions qui persistent entre Alger et Paris, que les travailleurs sans-papiers algériens ne peuvent pas profiter d’une régularisation dans ce sens, même s’ils travaillent depuis assez longtemps dans un métier classé en tension dans leur région.

C’est le représentant spécial du ministre de l’Intérieur, Patrick Stefanini, qui a annoncé, début mars dernier, que « les ressortissants algériens ne seront pas bénéficiaires » de la liste métiers en tension publiée jeudi dernier au Journal officiel après avoir été actualisée par le ministre du travail et celui de l’Intérieur.

Près de trois mois après les déclarations de ce représentant spécial du ministre de l’Intérieur, aucune autre déclaration, officielle ou pas, ne laisse penser que les Algériens peuvent prétendre à une régularisation grâce à la liste des métiers en tension.

Nouvelle liste des métiers en tension : « Une absurdité complète »

Ceci dit, les travailleurs algériens ne ratent pas grand-chose visiblement, vu que la liste publiée ce jeudi a déçu plus d’un. Sébastien, propriétaire d’une boulangerie, qualifie cette liste « d’absurdité complète » vu que le métier de boulanger n’y figure pas dans sa région alors qu’il ne trouve pas de travailleurs qualifiés pour assurer des postes de nuit.

Même son de cloche chez Laurent Barthélémy, président de la branche saisonnier à l’UMIH, qui se demande « comment  les serveurs en Île-de-France, en Corse ou en Bretagne ne sont pas inclus dans ces métiers en tension ? ».

Il se demande comment cette liste a été constituée et pourquoi « ses offres d’emplois ne sont pas intégrées chez France Travail », rapporte BFM RMC.

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