Le tourisme tunisien, principalement balnéaire, traverse une impasse. Des stations populaires comme Hammamet, Sousse et Djerba continuent d’attirer les foules, mais les retombées financières sont peu significatives.

C’est dans ce contexte qu’un petit archipel discret à l’est du pays revient sur le devant de la scène : Kerkennah pourrait bien être l’île idéale pour lancer un tourisme haut de gamme, durable et plus rentable.

Kerkennah, un potentiel touristique gâché par le manque d’infrastructures

C’est au large de Sfax que se situe Kerkennah, une île discrète qui attire les amateurs de calme et d’authenticité. Elle offre un rythme de vie plus apaisé et des paysages moins envahis.

Mais derrière cette image d’île préservée, le potentiel touristique de Kerkennah est gâché par des infrastructures hôtelières dégradées et un transport maritime dépassé, observe le quotidien tunisien La Presse de Tunisie.

« Kerkennah, qui vit essentiellement de pêche et de tourisme, n’a pas connu de progrès significatif depuis les années 60 », déplore Mahmoud Chelghaf, député à l’ARP.

L’archipel est relié à la ville de Sfax via un ferry souvent surchargé, ce qui rallonge les trajets. Quant au secteur hôtelier, il connaît une baisse de capacité d’accueil passée de 1.000 lits dans les années 1980 à quelques centaines de lits en 2025.

Pour remédier à la situation, le ministre du Tourisme tunisien Sofiane Tekaya a annoncé « l’Année de Kerkennah » pour 2026, un programme d’amélioration des infrastructures et de protection de l’environnement de l’île.

Le tourisme tunisien mise sur le haut de gamme pour se démarquer

Outre la réhabilitation des équipements touristiques, les autorités tunisiennes misent sur une nouvelle stratégie : faire de l’archipel de Kerkennah un haut lieu du tourisme haut de gamme.

L’idée est de ne pas reproduire le modèle balnéaire saturé, mais de positionner l’île comme une destination adaptée aux visiteurs fortunés en quête de luxe discret.

Les experts rappellent que la Tunisie peine à faire décoller son tourisme haut de gamme : avec seulement 5 hôtels 5 étoiles, la destination reste loin derrière des concurrentes méditerranéennes comme l’Espagne ou la Grèce.

En plus de l’offre hôtelière, il faut développer les circuits culturels personnalisés, les centres de bien-être et les ports de plaisance.

L’exploitation du potentiel de Kerkennah passe également par la réhabilitation de l’aéroport de Sfax-Thyna, porte d’entrée vers l’île. Autant de services insuffisants mais qui pourraient bien aider à rompre avec le modèle balnéaire de masse.

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