L’aéroport international de Tunis-Carthage, souvent classé parmi les pires aéroports au monde, n’arrive visiblement plus à se défaire de ses déboires.
Ces derniers jours, l’aéroport connait de fortes perturbations, à la suite d’une manifestation organisée jeudi 28 août par environ 500 agents contractuels de Tunisair Handling. La situation est devenue invivable pour les voyageurs en pleine période de retour de vacances d’été.
Ces personnels, constitués principalement de bagagistes, de conducteurs de bus, d’agents d’enregistrement et de personnels d’embarquement, réclament la régularisation de leur statut professionnel, rapporte ce dimanche 31 août le site d’information tunisien Webdo.
Chaos à l’aéroport Tunis-Carthage
Les protestataires, recrutés depuis 2018, n’ont toujours pas obtenu de contrats officiels ni le salaire de base convenu, déclare une employée.
Résultat : de longues files d’attente se sont formées devant les comptoirs des compagnies aériennes, notamment de Tunisair, des halls saturés et des annonces à répétition de vols retardés.
Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montrent de grosses cohues au niveau des différents halls de l’aéroport. Les passagers agités cherchent désespérément des informations sur leurs vols, face à un personnel largement dépassé par la situation.
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Régulièrement confronté à ce type de crises, l’aéroport de Tunis-Carthage arrive souvent en dernières places dans les classements internationaux des aéroports, tout comme la compagnie aérienne Tunisair d’ailleurs.
Dans de récents classements réalisés par la plateforme AirHelp, l’aéroport de Tunis a été classé en dernière place au monde en 2025, avec une note de 5,73/10 et Tunisair en 109ᵉ place sur 800 compagnies pour l’année 2024.
« Une stratégie absurde qui épuise les équipes au lieu de les motiver »
À ce propos, le média tunisien Kapitalis indique ce samedi 30 août que le personnel de l’aéroport essaye, tant bien que mal, d’assurer le fonctionnement de l’infrastructure dans des conditions indignes, marquées par le manque chronique de matériel de base, des effectifs insuffisants, des horaires intenables et des infrastructures saturées et vieillissantes.
C’est le même constat chez Tunisair. Et au lieu d’encourager ces employés qui parviennent à assurer le fonctionnement de la compagnie aérienne « avec presque rien », la direction « préfère traquer la moindre erreur, installant un climat de peur et de tension ».
« On se tue au travail pour compenser les manques. Et on nous sanctionne pour des détails. On ne peut pas faire des miracles avec rien », confie un agent de piste auprès du média, dénonçant « une stratégie absurde qui épuise les équipes au lieu de les motiver ».