Change du dinar algérien : le marché noir va-t-il disparaître ? Un expert répond

Change. Image par Vitoria Holdings LLC / Adobe Stock pour VVA - Visas & Voyages

Le marché parallèle des devises occupe une grande place dans le change monétaire en Algérie. Allons-nous assister un jour à la fin de ce marché ?

En Algérie, le marché noir des devises est pratiquement le seul endroit où l’on peut échanger librement les devises contre la monnaie nationale. Même pour les voyageurs détenteurs de visas à l’étranger, la loi n’accorde qu’un montant de moins 100 euros via l’allocation touristique.

Les autorités algériennes ne cessent d’annoncer une éradication de ce marché depuis des années, à travers notamment l’instauration d’une convertibilité totale du dinar ou la mise en place des bureaux de change. Mais dans la réalité, cette démarche ne sera pas sans risque sur la gestion de la politique de change et l’économie du pays.  

Quelle répercussion de l’euro numérique sur le marché parallèle des devises en Algérie ?

À en juger par la nature et les circonstances actuelles de l’économie algérienne, force est de constater que le marché parallèle des devises a de beaux jours devant lui. Mais la décision de la Banque centrale européenne (BCE) d’instaurer l’euro numérique, peut bien mettre fin à ce marché en Algérie.

C’est ce qu’avance l’expert et professeur en économique, Dr Kamel Dib, dans une contribution partagée sur les réseaux sociaux. Selon lui, les récentes décisions de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, laissent entendre que l’UE devrait cesser toute utilisation des billets de banque dans les années à venir.

L’euro numérique, que compte adopter l’UE d’ici 2027 – 2028, serait une version numérique des espèces, qui permettrait aux européens de régler leurs achats sans utiliser de cash. Cela signifie donc la disparition totale des billets de banque et des pièces de monnaie. 

« La première répercussion sera la disparition du marché noir des devises en Algérie »

Si ce projet voit le jour dans les années à venir, comme le prévoit la BCE, il sera le coup de grâce pour marché parallèle de change en Algérie, indique Kamel Dib. L’expert n’écarte pas une telle possibilité, d’autant que « l’Europe va toujours jusqu’au bout de ses décisions ».

« La première répercussion de l’adoption de l’euro numérique sur l’économie algérienne, c’est la disparition du marché noir des devises, en particulier le change de l’euro », prévient l’expert.

Dans son analyse, il explique que les algériens ne pourront plus garder des billets de banque en euros chez eux, comme c’est le cas actuellement. Lorsqu’un voyageur entre au pays en possession d’une somme en euro, celle-ci sera transportée sur son compte.

« Pour échanger cette monnaie, le processus ne sera possible qu’à travers un change électronique, avec un taux fixé par la banque centrale. Il n’y aura donc pas cet écart entre le change officiel et parallèle », souligne encore l’intervenant.