En attendant des annonces officielles concernant l’entrée en vigueur de l’allocation touristique de 750 euros pour les voyageurs algériens, le marché noir de la devise en Algérie oscille entre hausses et baisses. Mais l’euro et le dollar se maintiennent à un niveau élevé face au dinar algérien. Voici les cotations du jour au Square Port – Saïd obtenu par Visas & Voyages Algérie auprès d’un cambiste.
L’euro est en légère baisse ce samedi 10 avril, à 260,50 dinars algériens à la vente, contre 261 dinars jeudi dernier. Le dollar est inchangé à 235,50 DZD. Malgré cette légère baisse, l’euro est toujours proche de son plus haut niveau historique de 262 dinars, atteint en décembre 2024, avant d’entamer une baisse jusqu’à la fin janvier 2025. Les cotations devraient se maintenir à ce niveau, jusqu’à la publication des textes d’application de la nouvelle allocation touristique.
Hausse de l’euro en Algérie : pourquoi les Algériens de la diaspora ne vont pas en profiter
En apparence, cette hausse de l’euro est une aubaine pour les Algériens de France et les touristes européens.
Mais attention : en vertu de la nouvelle réglementation, les sommes en devise déclarées à la douane à l’arrivée en Algérie doivent être changées soit à la banque, soit auprès d’un bureau de change agréé. Les sommes non-utilisées devront être rapatriées en devises le jour de la sortie du territoire national. La douane peut exiger au départ une preuve des transactions effectuées. Et les sanctions risquent d’être très lourdes.
Actuellement, l’euro s’échange autour de 150 dinars algériens dans les cotations officielles, soit un écart important de plus de 110 dinars (73 %). Certains seraient tentés de ne pas déclarer leurs devises, en totalité ou en partie, pour pouvoir profiter de l’écart entre les marchés noir et officiel.
Mais attention : la douane a durci les contrôles dans les ports et les aéroports et les sommes non-déclarées dépassant les 1.000 euros (ou équivalent dans d’autres monnaies étrangères) sont saisies, avec des risques de poursuites judiciaires pour les contrevenants, en fonction de l’importance de la somme transportée.
Change pour la diaspora : ce que dit le décret du ministère algérien des Finances
En effet, dans un arrêté signé par le ministre des Finances en août 2024, il est précisé : « Les voyageurs non-résidents exportant des montants, importés et non utilisés en Algérie, doivent présenter au bureau des douanes, le formulaire de déclaration de la monnaie souscrite à l’entrée, visé par un guichet de la Banque d’Algérie, un guichet d’une banque, intermédiaire agréé et/ou un bureau de change constatant les opérations de change effectuées durant leur séjour en Algérie ».
Comprendre : en quittant l’Algérie, le voyageur non-résident (qu’il soit Algérien ou étranger) devra présenter à la douane la preuve de l’utilisation des sommes en devises importées lors de son arrivée. Autrement dit, cette catégorie de voyageurs ne pourra plus effectuer le change sur le marché noir de la devise.
Jusqu’à présent, la mesure ne semble avoir été appliquée qu’à grande échelle. Mais attention : la douane pourrait durcir les contrôles à l’occasion de la saison estivale, marquée un afflux massif de touristes et d’Algériens de la diaspora.