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Covid-19 : l’Algérie doit-elle fermer ses frontières ?
Le monde n’en a pas fini avec la pandémie de la Covid-19. Une poussée épidémique est enregistrée depuis quelques jours dans de nombreux pays d’Europe.
Pour l’heure, l’ouest du vieux continent est relativement épargné avec une reprise qui touche des pays comme l’Allemagne et le Royaume-Uni, sans conséquence majeure grâce à la vaccination qui a avancé dans la plupart des pays cette région. Tout le contraire des pays de l’Europe de l’Est, Russie en tête, qui connaissent une recrudescence des contaminations sur fond de faibles taux de vaccination.
L’Algérie doit-elle fermer ses frontières ?
En Algérie, les cas positifs ont franchi pour la première fois depuis le 11 octobre la barre des 100 cas en 24h. Les experts n’excluent désormais pas une nouvelle vague.
Pourrait-elle venir d’Europe justement via les voyageurs ? Aujourd’hui, près d’une centaine de vols sont autorisés chaque semaine, dont la majorité avec l’Europe (48 avec France). Ces vols sont-ils risqués ? L’Algérie doit-elle réinstaurer le confinement ou fermer carrément ses frontières ?
Les spécialistes algériens sont formels : le danger ne viendra pas de l’étranger. L’idée d’instaurer des mesures de confinement pour les voyageurs en provenance d’Europe est rejetée par le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président du Conseil de l’ordre des médecins.
Les voyageurs ne constituent pas un danger
« L’ouverture des frontières n’est pas une cause majeure d’une reprise épidémique en Algérie. Les arrivants potentiels sont totalement vaccinés. Aussi, n’oublions pas que les statistiques qu’on avait faites l’année dernière ont montré que les personnes venant de l’étranger et porteuses du virus représentaient seulement quelques cas », développe le Dr Bekkat Berkani.
« À l’époque, les gens n’étaient pas vaccinés », précise-t-il. Selon lui, l’attention doit plutôt être focalisée sur la situation interne. « La vaccination en Algérie n’est pas bien avancée et les mesures barrières ne sont plus respectées. Tout le monde s’est laissé croire que la pandémie est derrière nous », pointe le pneumologue qui fait le constat d’un relâchement total en matière de respect des mesures sanitaires.
« Il ne faut pas s’étonner dès lors qu’il y ait une reprise des contaminations et éventuelle d’une 4e vague », prévient le Dr Bekkat Berkani. Tout l’enjeu dans la gestion de la pandémie est d’amortir l’impact d’une nouvelle vague, d’après le spécialiste.
Pour sa part président de la Société algérienne d’infectiologie, le Dr Mohamed Yousfi, évacue d’un revers de main toutes les hypothèses d’une incidence sur le bilan des contaminations de ce côté-ci de la Méditerranée.
« On n’est plus au stade de l’année dernière. En Europe les gens sont à 95% vaccinés. Pour notre part, on a des chiffres de contaminations bas mais avec l’inconvénient que le retard dans la vaccination est important », explique le spécialiste qui exclut également tout retour au confinement sous prétexte que les citoyens algériens ne veulent pas se vacciner.