Dès qu’un avion se pose en Algérie en provenance de l’étranger, les douaniers s’affairent pour contrôler les passagers et leurs bagages. Leur principale mission : traquer les fraudeurs.
À l’aéroport international d’Alger, le plus important du pays, les éléments de la douane sont sans cesse sur le qui-vive. Le nombre de voyageurs et de vols au départ et à destination de l’étranger ne fait qu’augmenter, ce représente un véritable défi aux yeux de ce corps de sécurité.
Il faut à la fois contrôler efficacement les voyageurs et leurs bagages sans pour autant allonger leur temps de passage à l’aéroport. Pour y arriver, les éléments de la douane de l’aéroport d’Alger comptent sur une stratégie sans faille qui les rend présents sur tous les fronts, mais aussi sur un matériel de sécurité dernier cri qui leur fait gagner du temps.
« Les douaniers sont les premiers à monter dans l’avion »
Dans un reportage diffusé, ce jeudi 15 mai, par le média La Patrie News, on peut plonger dans les coulisses du quotidien des douaniers de l’aéroport d’Alger. Dès l’atterrissage de l’avion à la sortie du voyageur de l’aéroport, ces professionnels font preuve d’une vigilance accrue et d’un sens du détail impressionnant.
On découvre notamment dans ce reportage que dès le débarquement des passagers d’un avion, les douaniers montent à bord pour l’inspecter et procéder à une fouille minutieuse. Soute, sièges, WC, tous les compartiments de l’appareil sont passés au peigne fin par les douaniers.
« Le premier qui monte dans l’avion, doit être l’agent de la douane », assure un officier de la douane algérienne. Il dévoile que la fouille de l’avion vise à chercher des bagages oubliés, abandonnés, ou encore des objets de valeur.
Douane de l’aéroport d’Alger : les bagages passés au peigne fin
Après la fouille de l’avion, les douaniers s’occupent aussi du contrôle des bagages. Ils supervisent leur sortie de la soute de l’avion et leur transport vers le scanner. Au moindre soupçon, les douaniers marquent les valises en vue d’une fouille plus approfondie.
On les voit dans ce reportage isoler une valise car l’agent a repéré un objet suspect au scanner. La valise, appartenant à un voyageur en provenance d’Egypte, est ouverte et fouillée dans le détail. Le douanier va jusqu’à désarticuler les stylos à bille transportés par le voyageur.
Certains bagages suspects vont d’abord être rendus à leurs propriétaires avant la fouille. Ces derniers ne doivent en aucun cas tenter d’effacer la marque « S » faite à la craie par les douaniers sur leurs valises.
On voit dans ce reportage qu’un voyageur ayant commis cette erreur est directement approché par un agent de la douane en civil qui le conduit dans un bureau ou ses bagages ont été soumis à une fouille minutieuse.
Outre le scanner et la fouille manuelle, les douaniers comptent aussi sur leur brigade canine. Les douaniers sillonnent l’aéroport avec des chiens entraînés à renifler et repérer toutes sortes de produits illégaux et dangereux.
Aéroport d’Alger : un dispositif de tri des passagers mis en place par la douane
Outre le contrôle des bagages, les douaniers doivent également gérer le flux des passagers. Pour mener à bien cette mission, ils adoptent un dispositif de tri visant à filtrer les voyageurs selon leur provenance mais aussi selon leur âge et leurs statuts.
C’est l’inspecteur Said Merouane qui rappelle aux douaniers que la première chose à faire pour accueillir les voyageurs en provenance de l’étranger c’est de « préparer la salle d’arrivée ». Il précise « qu’un premier filtre doit être mis en place avant les banquettes de visite ».
« Les passagers qui viennent de Dubaï, ceux au départ d’Istanbul et ceux qui viennent de Paris, ne doivent pas être confondus. Il faut les filtrer », indique l’officier, ajoutant que la priorité dans le passage doit toujours être donnée « aux familles ».
Après avoir fait passer les personnes prioritaires et les passagers « lambda », les douaniers vont pouvoir « traiter les voyageurs connus auprès des services de la douane », indique le même officier, qui fait sans doute allusion aux trabendistes qui ramènent des marchandises de l’étranger pour les revendre en Algérie.
Plus de 1 milliard de dinars des saisies à l’aéroport d’Alger
En plus des voyageurs en provenance de l’étranger, les douaniers de l’aéroport d’Alger doivent aussi traiter les voyageurs au départ d’Algérie. On voit notamment ces derniers passer au niveau du guichet de déclaration de devises.
Ces différents contrôles de la douane débouchent sur diverses saisies. La caméra de La Patrie News a d’ailleurs filmé à l’intérieur de l’inspection de la douane de l’aéroport d’Alger plusieurs marchandises saisies sur des voyageurs.
On y voit notamment des produits cosmétiques, des boissons alcoolisées, des compléments alimentaires mais aussi du matériel électronique, des médicaments, des pièces de rechange mécaniques, des produits locaux subventionnés ainsi que des drones, des vrais armes et des pistolets datant du 16eme ou 17eme siècles.
L’inspecteur de la douane Djamel Bouchiouane dévoile que la valeur totale des marchandises saisies par ses services durant l’année 2024 et le premier trimestre de 2025 à l’aéroport d’Alger est estimée à un milliard et 193 millions de dinars algériens.
