Jet2 : un Boeing 737 a failli manquer de kérosène avant l’atterrissage

La compagnie aérienne Jet2 propose des escapades vers plus de 55 destinations en Europe / Jerry - stock.adobe.com

S’il y a bien un incident qui survient très rarement dans l’aviation civile, c’est celui de la panne sèche en plein vol. Pourtant, un avion de la compagnie aérienne britannique Jet2 en a récemment fait l’expérience lors d’un vol à destination de l’Espagne.

Les mauvaises conditions météo affectent considérablement le déroulement des vols. Lorsqu’un atterrissage ne peut pas être effectué en sécurité, la tour de contrôle demande au pilote de « patienter » dans les airs, ce qui implique la consommation de plus de carburant.

Un avion de Jet2 mis en attente à Majorque a failli tomber en panne sèche  

Fin août dernier, plusieurs régions d’Espagne, dont l’île de Majorque, ont été en proie à de violentes tempêtes de pluie et à des vents violents. Le trafic aérien a été fortement perturbé avec plus de 50 vols annulés et 18 vols redirigés hors de l’aéroport de Palma de Majorque.

Le vol LS-189 de Jet2 au départ de Glasgow en Écosse vers Majorque, effectué dimanche 27 août, en fait partie. En raison des conditions météo extrêmes, le Boeing 737 qui transportait 187 passagers et six membres d’équipage n’a pas pu atterrir dès sa première approche, rapporte ce dimanche 24 septembre le journal The Herald.

La tour de contrôle de l’aéroport de Majorque a demandé au pilote de patienter dans les airs. L’avion a donc effectué plusieurs tours à 35 000 pieds au-dessus des Pyrénées en attendant de recevoir l’autorisation d’atterrir.

L’avion atterrit avec « 39 kg de carburant en moins par rapport à la réserve finale »

À cause de ce schéma de vol imprévu, l’avion a failli tomber en panne sèche en plein vol. Lorsqu’il a été autorisé à atterrir, l’appareil était en dessous de sa dernière réserve, alors qu’il lui restait moins de 30 minutes de carburant.

La gravité de cet évènement a conduit la Commission d’enquête des accidents et incidents de l’aviation civile (CIAIAC), un organisme espagnol relevant du ministère des Transports, à ouvrir une enquête approfondie.

Selon le rapport préliminaire de la CIAIAC, le vol Jet2 « a reçu la priorité et a finalement atterri à onze heures vingt, après trois heures et vingt-six minutes de vol ». L’atterrissage a eu lieu « sans incident, mais avec 39 kg de carburant en moins par rapport à la réserve finale ».

Le temps de vol moyen entre l’aéroport de Glasgow et l’aéroport de Palma de Majorque est de deux heures et trente minutes, note le rapport. L’appel de détresse des pilotes a également été lancé parce que « s’ils restaient en vol, ils atterriraient avec moins de 1 159 kilos de carburant », selon le rapport.

Le carburant transporté par les avions est strictement réglementé

Le carburant transporté par les avions de ligne est strictement réglementé. Sur un vol commercial, la réserve de l’avion est divisée en carburant pour le roulage, carburant pour le vol, carburant de secours, carburant de remplacement, carburant de réserve finale, carburant additionnel et carburant supplémentaire.

La réserve finale est décrite comme « le minimum absolu de carburant nécessaire pour qu’un avion puisse rester en vol en toute sécurité ». Les situations d’urgence carburant, comme celle du vol Jet2 en provenance de Glasgow, sont considérées comme très rares.

Conformément à la procédure, lorsque le carburant qui devrait être disponible à l’atterrissage est inférieur à la réserve finale prévue, le commandant de bord doit déclarer une situation d’urgence en matière de carburant « MAYDAY FUEL ».

Il s’agit d’une expression conventionnelle utilisée en radiotéléphonie pour notifier à l’ATC une situation de détresse liée à la quantité de carburant disponible à bord de l’aéronef.

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