Les start-up aériennes : ces nouveaux acteurs qui profitent de la crise

La pandémie de la maladie à coronavirus Covid-19 a offert l’opportunité de voir émerger ce qu’on appelle des « airline startup », à savoir des compagnies aériennes très jeunes espérant croître à une valeur exponentielle, rapporte le 29 janvier dernier le site Simple Flying.

Plusieurs éléments expliquent la poussée de ces « startup aériennes », en premier lieu les faibles coûts engendrés par la crise provoquée par la pandémie. La pandémie n’a en effet épargné personne, des avionneurs aux aéroports, et par conséquent le coût d’exploitation d’une compagnie aérienne a baissé.

La baisse la plus notable a été enregistrée sur les coûts des aéronefs, considérés comme l’un des aspects les plus critiques des opérations de toute compagnie aérienne. Des fabricants comme Boeing et Airbus ont constaté un nombre record d’annulations et de livraisons différées durant l’année 2020, poussant leurs comptabilités profondément dans le rouge.

Des avions vendus au rabais

Pour pallier à ces pertes, les fabricants d’avions ont été contraints de proposer des rabais conséquents à tout éventuel acquéreur. Ces réductions peuvent aller de 40 % jusqu’à 70 % sur les prix de vente d’origine de leurs avions.

Cependant, la majorité des compagnies aériennes startup ne se lancent pas en effectuant des commandes de plusieurs milliards de dollars, préférant plutôt opter pour le leasing de quelques appareils, notamment ceux qui ne sont plus utilisés par des compagnies aériennes touchées par la crise et contraintes à réduire leurs opérations.

Un autre aspect expliquant l’essor de ces startups aériennes réside dans la disponibilité récente d’une main d’œuvre de qualité déjà formée. Cette main d’œuvre provient notamment des différents plans sociaux mis en place par les compagnies aériennes existantes pour faire face à la crise provoquée par la pandémie.

Des compagnies aériennes comme Lufthansa ou British Airways ont ainsi effectué des plans sociaux ayant mis au chômage 30 000 et 10 000 employés respectivement. Une aubaine pour les startups aériennes d’obtenir une main d’œuvre qualifiée à un coût réduit.

Combler le vide laissé par les compagnies classiques

En outre, les compagnies aériennes startup tentent de combler les vides laissés par des compagnies classiques qui ont été poussées vers la faillite par la pandémie, permettant de desservir des lignes aériennes moins en vogue mais dont la demande se fait croissante.

Les fabricants d’avions ont pour leur part compris l’attrait des compagnies aériennes startup et lancé des programmes dédiés à encourager leur éclosion. « Créer une compagnie aérienne est difficile. Gérer une compagnie aérienne rentable est encore plus difficile. Des compagnies aériennes en démarrage aux chefs de file établis du secteur, le processus implique un apprentissage et une adaptation constants », affirme dans ce contexte l’avionneur américain Boeing.

« Peu d’entreprises ont autant de variables et de défis que les compagnies aériennes. Ils sont à forte intensité de capital. La concurrence est féroce. Les compagnies aériennes dépendent des combustibles fossiles et sont souvent à la merci de la volatilité des prix des carburants. Les opérations sont à forte intensité de main-d’œuvre et soumises au contrôle du gouvernement et à l’influence politique. Et beaucoup dépend de la météo », poursuit Boeing.

« Mais l’entrepreneur intrépide n’est pas seul. L’équipe StartupBoeing accompagne les entrepreneurs dans le lancement de nouvelles compagnies aériennes. Du concept au lancement, StartupBoeing offre des conseils, des examens, des analyses, des données, des ressources, des contacts et des références à des compagnies aériennes en démarrage qualifiées », affirme le constructeur d’avions américain.