Transavia : ce Boeing 737 secoué par le vent manque son atterrissage

Par : Jūlija | Adobe stock

Dans les aéroports, les vents de travers peuvent compliquer l’atterrissage des avions de manière considérable. Bien qu’ils disposent de différentes méthodes pour contourner le phénomène, les pilotes sont parfois obligés d’interrompre leurs atterrissages.

En plus du vent de travers, caractérisé par des rafales soufflant en travers de l’axe de la piste, les avions sont également confrontés à un autre phénomène, encore plus complexe et redouté par les pilotes de ligne, à savoir le cisaillement du vent.

On rencontre ce type de vent généralement lors des gros orages ou sur les pistes des aéroports situés dans des zones montagneuses ou maritimes. C’est le cas par exemple de l’aéroport de Madère, situé sur l’île portugaise portant le même nom, au large de la côte ouest du continent africain.

Cisaillement de vent, un autre phénomène dangereux lors des atterrissages

En gros, le cisaillement du vent est caractérisé par un changement rapide et brusque de la direction et de la force du vent entre deux points suffisamment proches de l’atmosphère. Ces vents ont une influence directe sur la portance de l’avion, car ils peuvent modifier sa trajectoire à tout moment.

Vu sa situation entre l’océan Atlantique et le flanc d’une colline, la piste de l’aéroport de Madère est constamment confrontée aux vents de travers, et parfois au cisaillement du vent. Il arrive même que ces deux types de vent surviennent en même temps lors d’un seul atterrissage.

Sur le plan technique, le vent de travers frappe l’avion lors de l’approche, avant même qu’il n’atteigne le seuil de la piste. Quant au cisaillement du vent, il survient généralement en approche finale, lorsque l’avion parcourt la piste dans le but d’effectuer l’arrondi.

Lors de l’atterrissage d’un Boeing 737 de la compagnie aérienne Transavia, effectué ce samedi 5 août sur la piste de l’aéroport de Madère, le commandant de bord a dû faire face à ces deux phénomènes.

Le Boeing 737 de Transavia repart dans les airs de manière spectaculaire

En amorçant son approche, on voit que l’appareil, filmé par un spotter de la chaine YouTube Aéroport de Madère LPMA, déambulait dans tous les sens sous l’effet des rafales de travers. Le pilote redressait son appareil à chaque fois, jusqu’à ce qu’il atteigne le seuil de la piste.

À ce stade, il ne lui restait que de réduire sa vitesse pour effectuer l’arrondi et atterrir en sécurité. Toutefois, le cisaillement du vent en a voulu autrement. Après avoir parcouru une bonne partie de la piste, le pilote n’est pas parvenu à poser son avion, car le vent l’empêchait d’assurer sa stabilité.

Très vite, il a dépassé la zone de toucher de roue, mais n’a toujours pas pu se poser. Il n’était même pas en mesure d’atterrir en crabe, une technique utilisée par vent de travers, puisque le vent n’arrêtait pas de changer de direction.

À un moment, le commandant de bord de Transavia a même tenté la méthode de l’aile baissée, en tanguant l’avion vers le côté droit. Un manque de portance à ce moment-là peut entraîner un dérapage inopiné de l’avion.

À seulement quelques centimètres du sol, il décide d’interrompre son atterrissage et de remettre les gaz. Le Boeing 737 est reparti dans les airs de manière spectaculaire, tout en continuant à lutter contre les rafales de vent.