“Va faire The Voice à Alger” : Amel Bent cible d’insultes racistes
La chanteuse Amel Bent, d’origine algérienne, n’a pas toujours été facilement acceptée par le public français. Révélée par l’émission “Nouvelle Star”, elle est devenue une chanteuse populaire grâce à des titres phares comme “Ma Philosophie” ou encore son dernier album “Vivante”, arrivé en tête des ventes dès la première semaine de sortie.
Sa participation à l’émission musicale “The Voice” en tant que jury a également popularisé sa carrière et boosté son image. Pourtant, malgré toutes ces réussites, Amel Bent est encore réduite à ses origines sociales et ethniques et subit aujourd’hui encore un racisme constant.
“Tout le monde n’est pas prêt à avoir une Rebeu sur le fauteuil’’
L’artiste d’origine algérienne a décidé pour la première fois de se confier sur les discriminations et insultes racistes qu’elle doit encore affronter à l’heure actuelle.
Son succès n’est pas du goût de tout le monde et c’est surtout sa participation à “The Voice” qui fait grincer des dents. Dans une entretien accordé à Manu Katché, un ancien membre du jury de la “Nouvelle Star”, lors de la saison à laquelle a participé Amel Bent, elle révèle qu’aujourd’hui encore la place d’une femme maghrébine n’est pas acceptée dans l’audiovisuel. “Tout le monde n’est pas prêt à avoir une Rebeu sur le fauteuil”, confie-t-elle à Manu Katché.
Sa présence non seulement dans ce télé-crochet populaire mais aussi dans les médias en général est encore critiquée. La chanteuse se souvient avoir lu des messages sur Twitter, l’appelant à aller faire “The Voice à Alger”, une ville où elle n’a jamais vécu, elle qui est née et a grandi en France.
Amel Bent refuse de se laisser faire
En 17 ans de carrière, la chanteuse ne compte plus les injures et commentaires déplacés qu’elle a reçus en tant qu’Algérienne et ancienne banlieusarde. Blindée, elle essaye de ne plus y faire attention. Au contraire, Amel Bent parle avec fierté de ses origines algériennes et marocaines ainsi que de sa foi musulmane.
Elle n’hésite pas à parler de l’éducation qu’elle a choisi pour ses enfants. Malgré les discours anti-islam qui prennent de plus en plus de place en France, Amel Bent affirme qu’elle élève ses enfants “dans l’Islam qui m’a été inculqué : très modéré, avec chacun son degré de foi et de pratique.” Sans oublier de leur parler des autres religions, raconte-t-elle. La chanteuse tente d’inculquer des valeurs de bienveillance et de tolérance en réponse à la haine qu’elle a dû elle-même affronter.
The Voice, l’émission qui cristallise une colère raciste ?
L’émission “The Voice” suivie en moyenne par 3 millions de téléspectateurs est également un baromètre de la société française. Les commentaires déplacés sur les origines d’Amel Bent ne sont pas inédits. D’autres participants à l’émission ont dû faire face à une vindicte populaire.
On se souvient de la candidate d’origine syrienne Manel Ibtissem, qui avait été largement critiquée pour le voile qu’elle portait à l’époque. Mais aussi pour d’anciens messages à propos des attentats de Nice, qu’elle avait publiés à l’adolescence sur ses réseaux sociaux. La jeune fille avait été mise au ban par le public de TF1 et a été contrainte de quitter l’émission.