Les tarifs pratiqués dans les destinations populaires ont de quoi faire fuir : jusqu’à 2.000 dirhams (190 €) la nuitée à Marrakech, Agadir ou Tanger.
Cet été encore, le Maroc espère accueillir sa diaspora à bras ouverts, mais entre des hébergements hors de prix, des services médiocres et des tentatives d’arnaque constantes, de plus en plus de Marocains de l’étranger préfèrent fuir leur pays d’origine.
Des stations balnéaires du sud de l’Europe et de Turquie semblent même plus intéressantes que les rivages marocains.
Maroc : lorsque les prix refroidissent les vacanciers marocains
Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) représentent une part importante du tourisme national, notamment lors de la saison estivale. Mais cette année, ils sont nombreux à avoir changé de cap.
Des destinations comme l’Espagne, le Portugal et la Turquie offrent un meilleur rapport qualité-prix, indique le média marocain LaQuotidienne.
Cité par le média marocain, un expatrié installé à Lyon témoigne : « Le Maroc, c’est pour voir les parents, pas pour se détendre. Cette année, j’ai passé 4 jours à Fès, le reste en Algarve (Portugal). Pour moins cher, j’ai eu une villa avec piscine, une plage propre, et personne pour me demander 50 dirhams pour poser ma serviette ».
D’après le même média, les tarifs pratiqués dans les destinations populaires ont de quoi faire fuir : jusqu’à 2.000 dirhams (190 €) la nuitée à Marrakech, Agadir ou Tanger. Un prix faramineux qui ne garantit pas un service digne de ce nom.
Outre les hôtels, les locations privées sont également pointées du doigt. « On paie cher pour une prestation souvent banale, voire bâclée, et un service qui ne suit pas », déplore un voyagiste à Marrakech.
« On se fait plumer du matin au soir »
La déception ne s’arrête pas aux options d’hébergement. Les Marocains venus de l’étranger se retrouvent également à payer des factures salées pour des services médiocres, que ce soit dans les restaurants, les cafés ou les snacks.
Dans des villes balnéaires comme M’diq, Saïdia et Cabo Negro, une simple bouteille peut coûter jusqu’à 20 dirhams (2 €). Une vacancière locale se plaint sur X : « On se fait plumer du matin au soir, même pour manger un simple tajine ».
Aujourd’hui, le constat est clair : les Marocains, qu’ils soient locaux ou expatriés, n’intéressent pas le secteur touristique. La relation semble même rompue entre les deux parties.
« On a beau parler de patriotisme économique, le tourisme au Maroc s’adresse avant tout à ceux qui peuvent aligner les billets. Tant que les opérateurs continueront à raisonner en termes de rendement immédiat, on perdra nos touristes les plus loyaux », déplore un consultant.
Et même si des campagnes sont lancées pour attirer les MRE, beaucoup ont tourné le dos aux vacances au Maroc. À force d’afficher des prix déconnectés de la réalité, le royaume se voit déserté par ses propres enfants.