Face à une pénurie de main-d’œuvre de plus en plus grandissante dans plusieurs secteurs, l’Italie prévoit d’accueillir près d’un demi-million de travailleurs étrangers pour les trois prochaines années.

Le gouvernement de Giorgia Meloni vient en effet de signer cette semaine un nouveau décret triennal à propos des flux migratoires, autorisant près de 500.000 nouvelles entrées de travailleurs étrangers entre 2026 et 2028, rapporte le journal français Les Échos ce mardi 1er juillet. C’est autant de visas de travail qui seront délivrés par les consulats italiens à l’étranger.

Bien qu’elle ait souvent fustigé l’immigration, la coalition des droites au pouvoir est contrainte d’accueillir davantage de travailleurs étrangers pour répondre aux besoins du marché du travail.

500.000 travailleurs étrangers pour l’agriculture, le tourisme et l’assistance

Les 500.000 travailleurs étrangers, attendus entre 2026 et 2028, viennent s’ajouter aux 450.000 permis de travail déjà délivrés par l’Italie entre 2023 et 2025. Au total, le pays accueillerait près d’un million de travailleurs étrangers d’ici 2028.

Pour justifier le nouveau quota, le gouvernement italien a présenté le nouveau décret comme un « mécanisme d’immigration légale et contrôlée », visant à garantir « la main-d’œuvre indispensable au système économique national ».

Les travailleurs attendus dans le pays durant les trois prochaines années seront destinés à des secteurs saisonniers, dont l’agriculture et le tourisme, mais aussi pour combler les besoins croissants d’aide aux personnes âgées, d’autant que la population italienne est de plus en plus vieillissante.

Dans le détail, l’Italie, pays membre de l’espace Schengen, va recevoir un premier quota 164.850 travailleurs étrangers en 2026. Il sera suivi d’un autre quota de 165.850 en 2027 et d’un troisième quota de 166.850 en 2028.

Italie : le nouveau quota de travailleurs étrangers salué par les milieux économiques

En outre, des quotas préférentiels seront réservés « aux travailleurs des États qui, en collaboration avec l’Italie, mènent des campagnes médiatiques pour leurs citoyens concernant les risques de la participation aux trafics de migrants ».

Du côté des milieux économiques, ce nouveau quota d’un demi-million de travailleurs extracommunautaire est salué. D’ailleurs, selon le centre de recherche du patronat italien, le pays aurait besoin de 1,3 million de travailleurs supplémentaires d’ici 2028, et ce, rien que pour le fonctionnement des activités de production.

Par ailleurs, certains autres intervenants estiment que ce mécanisme est loin d’être efficace. Pour l’association Ero Straniero, citée par le même média, « le décret sur les flux migratoires comme il est conçu actuellement est une extraordinaire machine à créer des migrants irréguliers ».

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