Voyage Algérie : la fin des billets bon marché

Photo : avion

La cherté des billets d’avion est une problématique récurrente pour les voyageurs vers l’Algérie, mais aussi pour la diaspora établie à l’étranger qui souhaite venir au bled.

Plus que jamais depuis la réouverture des frontières après la pandémie, ce phénomène a handicapé les voyageurs qui ont assisté, impuissants, à une grille tarifaire vertigineuse, qui entraîne le déversement de la frustration et des polémiques sur la Toile.

Les prix pratiqués par Air Algérie et ses concurrentes étrangères sont régulièrement décriés, et les autorités sont interpellées par la population. Les rares offres promotionnelles sont loin de masquer cette réalité : aujourd’hui, voyager vers l’Algérie devient un luxe surtout pour les familles avec enfants.

Nombreux sont les immigrés algériens qui n’ont pas pu visiter leur famille pendant le Ramadan, faute de moyens financiers pour s’offrir un billet d’avion. D’autres devront faire une croix sur l’Aïd el-Kébir en famille en Algérie.

Face à ce désarroi, le député des Algériens de France, M. Yagoubi, a pris l’initiative le 30 juin dernier d’adresser une lettre au premier ministre algérien ayant pour objet « la hausse des prix des billets d’avion et les difficultés de voyager ».

Il avance des pistes de solution pour lutter contre cette flambée des prix, comme notamment l’augmentation du nombre de vols et l’ouverture totale des frontières. Mais à l’approche de l’Aïd el-Kebir, cette correspondance reste toujours lettre morte.

Baisse du prix des billets : probabilité ou utopie ?

Si les voyageurs algériens espèrent encore une baisse des prix, leur optimisme risque de mener à une voie sans issue. Hormis quelques promotions Air Algérie à partir du 15 août prochain (une période qui correspond à la fin du grand rush des vacanciers), aucune baisse importante et durable des prix n’interviendra.

La forte demande des voyageurs sur les liaisons France/ Algérie n’incite pas les compagnies aériennes à pratiquer de réduction, puisque les billets se vendent quoi qu’il arrive, les sites de réservation étant pris d’assaut.

Chez Air Algérie en ce début du mois de juillet, tous les vols sont complets autour de l’Aïd el- Kébir. Du côté d’Air France sur la même période, un Paris-Alger en aller simple avec bagage coûte 832 €.

Le chiffre parle de lui-même et la baisse actuelle de l’euro peut même pousser plus loin la flambée des prix, pour compenser l’inflation qui touche le kérosène. Les compagnies aériennes vont devoir répercuter ce manque à gagner en augmentant encore leurs tarifs.

Cherté des billets d’avion : même Ryanair est concernée

Les voyageurs algériens qui espèrent un changement avec une probable arrivée de compagnies low cost locales pourraient être déçues. Le modèle low cost est confronté aux mêmes problèmes et les compagnies augmentent leurs prix.

Scellant cette certitude, le PDG de la compagnie Ryanair, Mickael O’Leary s’est exprimé, début juillet, sur le Financial Times. Il a confirmé que les voyageurs s’apprêtent à vivre de façon inévitable des années d’augmentation.

Selon lui, les coûts de l’aviation augmentent de façon générale, et le modèle de billets low cost ne sera plus viable sur le long terme. L’industrie aéronautique est dans un contexte post – pandémie très difficile avec la hausse du carburant.

Dans ces conditions, il va devenir impossible de maintenir des billets à prix cassé encore longtemps : « C’est trop bon marché pour ce que c’est. Je trouve absurde qu’à chaque fois que je prends l’avion pour Stansted, le trajet en train vers le centre de Londres est plus cher que le billet d’avion », a-t-il dit, selon des propos rapportés par Simple Flying.

Le PDG de Ryanair annonce que le prix moyen d’un billet de sa compagnie irlandaise subira 60% d’augmentation d’ici 2025, pour pallier les charges et le coût d’un vol.