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Algériens bloqués à Roissy : la situation reste bloquée
« Nous avons fait toutes les propositions ». À quelques jours du début du mois sacré du Ramadan et alors que certains attendaient un geste des autorités, Mohamed Antar Daoud, ambassadeur d’Algérie à Paris, ferme la porte à un éventuel rapatriement des 27 ressortissants algériens bloqués depuis plus de 40 jours dans la zone internationale de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, près de Paris.
Dans un entretien, accordé cette semaine, à la chaîne publique Canal Algérie, M. Daoud a reproché aux Algériens bloqués à Roissy de « s’entêter à rester dans la zone internationale » de l’aéroport alors que les autorités algériennes ont proposé de prendre en charge leur retour au Royaume-Uni : billets d’avion, tests PCR…
Fin février, les 27 Algériens ont été empêchés d’embarquer à bord des derniers vols de rapatriement de la compagnie Air Algérie après la décision des autorités algériennes de fermer les frontières aux personnes arrivant du Royaume-Uni. Invités à repartir à Londres aux frais de la compagnie Air Algérie, les 27 voyageurs ont refusé, exigeant d’être rapatriés en Algérie.
Algériens bloqués à Paris : l’espoir d’une solution s’éloigne
Plus de quarante jours après le début de l’affaire, les choses n’ont pas vraiment évolué. Les 27 voyageurs dorment toujours à l’aéroport où leurs repas sont désormais pris en charge par le groupe ADP (Aéroports de Paris). Ils ont entamé une action en justice auprès d’un tribunal français, sans succès.
Le juge a estimé que la compagnie Air Algérie n’a fait qu’appliquer les mesures décidées par le gouvernement algérien dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19. Depuis le début de la crise sanitaire, partout à travers le monde, les gouvernements prennent des mesures similaires et il est difficile de blâmer une compagnie aérienne de les avoir appliquées.
Appelé à intervenir auprès des autorités algériennes, le gouvernement français est resté prudent. L’affaire concerne des ressortissants algériens résidents au Royaume-Uni et les relations entre Paris et Alger ne sont pas bonnes actuellement, comme le montre l’annulation à la dernière minute d’une réunion de haut niveau entre les gouvernements algérien et français, qui était prévue ce samedi à Alger.
Une affaire qui pourrait durer encore plusieurs semaines
En l’absence d’une solution négociée, la crise pourrait durer encore des semaines, voire des mois. La compagnie Air Algérie ne prévoit pas de reprendre ses vols de rapatriement avant la fin du mois d’avril. Tout dépendra de l’évolution de la situation sanitaire en France où sévit une troisième vague de coronavirus particulièrement virulente en raison de la forte présence du variant anglais. Or, les autorités algériennes veulent absolument éviter une forte propagation de ce variant en Algérie.
En plus de l’évolution de la situation sanitaire en Europe, la reprise des vols Air Algérie et l’ouverture des frontières algériennes dépendra également de la progression de la campagne de vaccination. La réception de vaccins se fait à un rythme lent et les Algériens ne semblent pas emballés par l’idée de se faire vacciner, surtout que la maladie a fortement reculé dans le pays, avec une moyenne de 100 nouveaux cas par jour.