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Cruel destin pour une jeune famille algérienne fraichement installée au Québec

Cruel destin pour une jeune famille algérienne fraichement installée au Québec

Photo par somartin / Adobe Stock

Arrivée à Montréal, au Québec, le 23 septembre dernier, une jeune famille algérienne originaire d’Oran a vu sa vie basculer du jour au lendemain après la mort du père, Mohamed Bouras, suite à une rupture d’anévrisme.

Ayant émigré au Canada avec sa femme et ses 3 enfants, deux filles et un garçon âgés de 6, 8 et 11 ans, Mohamed Bouras projetait de s’occuper des enfants les premiers mois de leur installation.

Ceci pour permettre à sa femme Yasmine Benbrahim, une dermatologue qui exerçait à Oran, de faire les stages nécessaires à l’obtention de son droit d’exercer la médecine dans la province du Québec.

Mais au dixième jour de leur nouvelle vie au Canada, le jeune père de 43 ans, pourtant en bonne santé, se plaint d’un mal de tête. Pris de convulsions, il s’effondre. Il est évacué à l’hôpital, sans sa femme et ses enfants car la famille n’avait pas fini les 14 jours de quarantaine que doit respecter toute personne qui arrive de voyage au Canada à cause de la COVID-19.

Une facture de 250.000 dollars à régler

Vu l’état de santé de Mohamed Bouras, il est placé dans le coma à un autre hôpital, toujours à Montréal. Son état de santé se détériore et il subira par la suite plusieurs AVC avant de rendre l’âme au bout de 13 jours d’hospitalisation.

Sa femme, sans ressources, s’est retrouvée avec une facture pour les frais d’hospitalisation qui a atteint la somme de 250.000 dollars canadiens, soit un peu plus de 160.000 euros.

En effet, comme ils sont nouveaux immigrants, les Bouras n’avaient pas droit à la couverture médicale du système public au Québec. Ils doivent attendre un délai de carence de trois mois.

Entre temps, ils doivent souscrire à une assurance privée. Celle-ci, selon ce qu’a déclaré Yasmine Benbrahim à la presse locale, couvre 100.000 dollars environ. Une somme qu’elle pensait qu’elle n’en aurait jamais besoin et aussi rapidement.

Tarifs majorés de 200% pour les étrangers

Une nuit aux soins intensifs coûte 17.400 dollars canadiens. Et comme Mohamed Bouras est resté 13 nuits, en plus des frais de médecins ainsi que les différents examens, la somme totale a rapidement atteint les 250.000 dollars.

Comme les hôpitaux canadiens ont l’obligation de prendre en charge toute personne en situation d’urgence, la pratique est de soigner les personnes non assurées et envoyer la facture après quitte à proposer une entente de paiement par facilité.

Et pour éviter ce que les Canadiens appellent « le tourisme médical », le gouvernement a même majoré les tarifs de 200% pour les étrangers.

Collecte de fonds en faveur de la famille

Une collecte de fonds a été lancée par un ami de la famille. En 24 heures, les deux tiers de la somme de 250.000 dollars ont été récoltés.

Les membres de la communauté algérienne au Canada ont été émus par cette histoire.

Et dès la sortie de l’histoire dans la presse locale, les fonds amassés ont dépassé l’objectif initial à plus de 280.000 dollars avec l’apport des autres Canadiens.

Grâce aux réseaux sociaux, la collecte a été partagée près de 14.000 fois. Le nombre de donateurs a dépassé les 4.200.

Mohamed Bouras sera rapatrié samedi prochain pour être enterré en Algérie.

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