Maroc : cette activité très appréciée des touristes menacée par le manque d’eau

Hammam marocain traditionnel AI / Par bluebeat76 / AdobeStock

VVA – Visas & Voyages. Incontournables lors de tout voyage au Maroc, les hammams, ces célèbres bains traditionnels caractéristiques de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, sont l’une des attractions les plus appréciées des touristes étrangers.

Rituels beauté, bienfaits pour la santé ou authenticité culturelle, on a tous une bonne raison d’aimer les hammams. L’accès à ces havres de détente peut cependant se compliquer en raison de la crise d’eau qui touche le pays.

Maroc : vers la restriction drastique des hammams

Aussi bien appréciés par les touristes étrangers que par les locaux, qui en ont fait une habitude hebdomadaire, les bains publics marocains risquent de ne plus être ce qu’ils étaient.

Entrée en vigueur cette semaine, une nouvelle mesure restrictive limite les jours d’ouverture des hammams sur l’ensemble du territoire, rapporte le journal La Croix.

Désormais, les bains publics ne seront pas accessibles les lundis, mardis et mercredis, et ce, jusqu’à nouvel ordre. Cette mesure, instaurée par les walis (équivalents de préfets) de différentes régions, découle de la sécheresse qui affecte le Maroc depuis cinq années consécutives.

Outre les hammams, les spas et les garages de lavage de voitures sont également concernés. Cette décision, qui pourrait affecter le tourisme, ne recueille pas l’approbation de la population et des professionnels concernés.

Une mesure restrictive contestée et jugée « unilatérale »

La Fédération nationale des associations des propriétaires et gérants de hammams a rapidement réagi en dénonçant « une décision unilatérale » qui pourrait s’avérer inefficace, d’après Médias24.

Rabie Puaacha, président de la fédération, estime que les professionnels auraient dû être consultés en amont.

Il déclare : « Un bain public ne peut pas rester fermé pendant trois jours consécutifs. Il va refroidir. De plus, les gens qui ne viendront pas se laver les lundis, mardis et mercredis, le feront les jeudis, vendredis, samedis et dimanches ».

Selon lui, cette nouvelle organisation risque d’accroître la consommation d’eau durant les autres jours de la semaine. Afin de mieux « rationaliser l’utilisation de l’eau dans les hammams », il suggère de « réduire le nombre d’heures d’activité au lieu de fermer complètement les hammams trois jours par semaine ».

« Nous dénonçons cette décision unilatérale », ajoute le président de la fédération, avant de soulever un point important : « Le texte des autorités locales ne parle aucunement des activités touristiques qui, elles, sont de grandes consommatrices d’eau potable… En comparaison, la consommation d’eau de manière collective dans les hammams semble plus faible ».

Les 12.000 hammams du pays, créateurs de plus de 200.000 emplois directs et indirects, utilisent seulement 2 % des ressources hydriques du Maroc, une proportion nettement inférieure à celle de l’agriculture, qui représente plus de 80 % des ressources hydriques, souligne Rabie Ouaacha.

À moins que de fortes précipitations au Maroc, la pénurie d’eau pourrait se prolonger jusqu’à octobre prochain. La restriction sur les hammams sera-t-elle maintenue jusque-là ?

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