- Accueil
- Voyages et Tourisme
- Voyage en Espagne : des panneaux pour tromper les touristes et autres techniques
Voyage en Espagne : des panneaux pour tromper les touristes et autres techniques
L’Espagne a accueilli un nombre record de touristes cet été. Si ce retour en force a été bien accueilli par les entreprises et les principaux acteurs du secteur, les populations locales des destinations populaires n’en sont visiblement pas très enchantées.
Le tourisme, notamment de masse, s’apparente bien à une lame à double tranchant. Si les économies des destinations profitent volontiers des revenus du secteur, l’impact de l’activité sur l’environnement et les sociétés développent davantage le sentiment de tourismophobie.
Des activistes utilisent de faux panneaux pour éloigner les touristes des plages
Pour contrer les arrivées massives des visiteurs, des locaux au sein des destinations populaires d’Espagne ont développé des techniques pour le moins étranges. De faux panneaux indiquant que les plages sont fermées sont apparus dans plusieurs hauts lieux du tourisme du pays.
Parfois, les panneaux contiennent même des connotations péjoratives pour désigner les étrangers. La semaine dernière, des panneaux ont été installés sur une plage sauvage du nord de l’île de Tenerife, rapporte ce mercredi 6 septembre le journal anglais Telegraph.
Ces signalisations indiquent en langue anglaise que la plage était fermée en raison d’une prétendue « eau polluée ». Cette affirmation n’était bien évidemment pas fondée, puisque les panneaux eux-mêmes indiquaient clairement, par une note en espagnol, que « la pollution est le fait des foules de guiris ».
Le mot espagnol « guiri » est un terme généralement péjoratif, relevant du registre familier, et utilisé pour désigner les étrangers à la peau claire, originaires d’Europe du Nord ou d’Amérique du Nord.
Non aux « guiris et aux méduses », lit-on sur un panneau écrit en catalan
L’apparition de ces panneaux sur la plage de Rambla de Castro à Tenerife fait suite à une campagne menée cet été à Majorque, où des militants ont érigé de faux panneaux « plage fermée » ou des panneaux de danger pour protester contre le tourisme de masse.
Le mois dernier, des militants d’un groupe appelé Caterva à Manacor, à Majorque, ont, en effet, installé des panneaux sur les accès de plusieurs plages de l’île, avertissant de dangers fictifs que représentent les méduses ou les chutes de pierres.
En petits caractères écrits en catalan, adressés apparemment aux locaux, les panneaux précisent que les plages sont en réalité ouvertes et que le seul danger provenait de la saturation touristique. Non aux « guiris et aux méduses », peut-on lire sur l’un des panneaux.
Les militants des organisations locales des îles Baléares et des Canaries ont critiqué l’impact du tourisme de masse sur la disponibilité et les prix des logements, ainsi que sur les ressources naturelles telles que l’eau.
« La tourismophobie dans les îles Canaries commence à devenir inquiétante »
De leur côté, les responsables locaux soulignent qu’un équilibre doit être trouvé, car le tourisme est la première industrie d’Espagne, et de nombreuses îles du pays dépendent particulièrement de ce secteur.
Pour Jéssica de León, une responsable du tourisme et de l’emploi dans les îles Canaries, « la tourismophobie alimentée par certains cercles dans les îles Canaries commence à devenir inquiétante ».
Pour elle, il est insensé de « diaboliser un secteur qui représentait 35 % du PIB des îles Canaries avant la pandémie ».
Du côté du gouvernement, le ministère espagnol du Tourisme estime que 2023 devrait être la meilleure année en nombre de visiteurs depuis la pandémie. Il prévoit même des arrivées proches du record historique de 83,7 millions d’arrivées internationales, atteint en 2019.
SUR LE MÊME SUJET :
Voyage en Espagne : la liste des plages où il est interdit de fumer