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Les hôtels en Turquie se vident : voici pourquoi les touristes boudent le pays
La Turquie, autrefois une destination très prisée des touristes étrangers, traverse une saison plutôt difficile, se traduisant par une baisse notable des réservations d’hôtels. Plusieurs facteurs, dont l’inflation et le racisme contre les touristes arabes, sont derrière le ralentissement de la croissance du secteur.
Les hôteliers en Turquie peinent à remplir les chambres
Selon un représentant de Tukonfed, une organisation turque de consommateurs de tourisme, cité par la BBC, le taux d’occupation des hôtels a atteint seulement 60 % en juillet, ce qui est le taux le plus élevé depuis le début de l’année.
Auparavant, ce taux se situait normalement autour de 90-95 % pendant la haute saison d’été. Il s’agit donc clairement d’une importante baisse. Une propriétaire d’un hôtel à Çeşme, une destination de vacances populaire dans l’Ouest de la Turquie, affirme que les hôteliers peinent à remplir les chambres de leurs établissements.
« Nous devons tous réduire le prix de la chambre. Mais les frais d’électricité et d’autres charges augmentent ». Elle estime que même la diaspora turque qui vit en Europe et qui rentre parfois au pays pour les vacances ne vient plus en Turquie.
Pour leur part, les autorités turques incombent, en partie, ce ralentissement de croissance touristique aux grands événements sportifs qui se sont déroulés en Europe cet été : l’Euro 2024 en Allemagne et les JO de Paris en France, notamment. Le ministre turc du Tourisme estime que ce ralentissement devra continuer jusqu’en septembre.
Les 4 principaux facteurs du ralentissement de la croissance touristique en Turquie
Cependant, le ralentissement de la croissance touristique en Turquie trouve aussi une explication dans de nombreux autres facteurs.
Premièrement, la montée du racisme anti-arabe pousse de nombreux touristes du Golf et des pays arabes à fuir cette destination.
Ces derniers mois, des actes de violence contre les touristes arabes se sont multipliés. En juillet dernier, la vidéo d’un Turc menaçant au couteau et proférant des invectives contre un groupe d’hommes d’affaires saoudiens à Istanbul a fait le tour des réseaux sociaux.
Cet incident filmé, loin d’être rassurant, n’a fait qu’accentuer les craintes des touristes arabes, notamment du Moyen-Orient. Les témoignages sur des faits de racisme anti-arabe, qui commencent souvent à l’aéroport avec la police des frontières (PAF), pullulent sur les réseaux sociaux.
Des campagnes pour le boycott de la destination sont également lancées sur les réseaux sociaux. Une grande partie de touristes craint donc de se rendre en Turquie.
Malgré la baisse de la livre turque ces dernières années, les prix sont exorbitants, du fait de la forte hausse de l’inflation. Bien que le taux de change de la monnaie locale soit avantageux face à l’euro et au dollar, le taux d’inflation officiel de la Turquie est actuellement d’environ 61,8 %.
Cela entraîne automatiquement la hausse des prix, aussi bien aux touristes locaux qu’étrangers.
À cela, s’ajoutent les pratiques d’arnaques présentes partout en Turquie. De nombreux prestataires de services, dont les chauffeurs de taxi, les restaurants et les guides touristiques, affichent des prix attractifs au début, mais des additions salées après la prestation du service.
Selon un récent témoignage d’un voyageur, après avoir commandé un Uber à un prix affiché sur la course, le chauffeur de taxi l’a appelé pour lui exiger le double du prix, « car la course était prévue à l’heure de pointe ! ». Le touriste souligne que ce n’était pas la première fois qu’il fait face à cette tentative d’arnaque.
Par ailleurs, on cite aussi la barrière de la langue. Alors que la Turquie affiche des ambitions touristiques démesurées (comme accueillir 60 millions de visiteurs d’ici la fin de l’année, avec une augmentation de 6 %), la grande majorité de la population ne parle que la langue turque.
Les touristes étrangers, ne maîtrisant pas nécessairement cette langue, éprouvent donc des difficultés de communication une fois à destination.
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