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Ouverture des frontières algériennes : un peu d’espoir messieurs

Ouverture des frontières algériennes : un peu d’espoir messieurs

Ma lettre s’adresse d’abord aux médecins qui conseillent le président de la République, président de tous Algériens qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du pays.

Avant d’aller plus loin, je tiens d’abord à préciser que je ne reproche rien à notre Président en matière de gestion de la pandémie. Mes souvenirs sont intacts : il était parmi les premiers au monde à parler vaccination lorsque presque personne n’y croyait. La suite tout le monde la connait.

Une autre précision : mon propos ne comporte ni insulte ni mépris pour les compétences algériennes – dont j’estime faire partie en toute modestie -, dont je salue l’abnégation dans leur quotidien.

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La détresse des Algériens bloqués à l’étranger

Par le hasard des choses, je me trouve ici en France comme des milliers de mes compatriotes à l’étranger, et je mesure de près leur détresse, je ne parle pas de la mienne.

Mon pays reste fermé depuis plus d’une année. Est-ce une situation normale ?  Bien entendu, la réponse est non.

Est-ce que c’est judicieux ? Je ne le crois pas. Pour plusieurs raisons, et là je m’adresse à l’intelligence et au cœur des hommes.

Au cœur d’abord. Le médecin, dans la graduation de ses prises de décision s’acharne d’abord à préserver la vie. En parallèle, il lui arrive de se poser des questions d’ordre éthique, psychologique… et affectif.

Si au début de l’épidémie tous les pays ont réagi instinctivement, c’était tout à fait compréhensible. Par la suite, beaucoup de pays ont adopté des protocoles sanitaires. Comme le nôtre, qui a été brusquement stoppé.

Bien sûr, j’imagine que notre Président, sur les conseils du comité scientifique, a pris cette décision qui a un impact psychologique, affectif et social indéniable (familles séparées, précarité, vieux isolés, étudiants et étudiantes isolés, funérailles ratées (je laisse le soin aux psychologues, aux psychiatres, aux pédiatres et aux sociologues de se prononcer).

Les cœurs sont d’autant plus brisés qu’il n’y a aucune perspective ni échéance. Il n’y a pas pire souffrance que l’incertitude, que l’impossibilité de se projeter. Toutes les vies se valent avec tout ce que cela sous-entend.

A l’intelligence ensuite. Loin de moi la prétention de jouer à l’économiste, mais des éléments de bon sens me paraissent évidents :

  1. L’image du pays prend un sérieux coup avec cette fermeture qui s’éternise ;
  2. La fermeture provoque l’arrêt de l’activité de notre compagnie aérienne Algérie (les pilotes et les techniciens maitrisent mieux que moi la question) ;
  3. Les aéroports sont à l’arrêt et les services qui vont avec (taxis, hôtels , restauration, commerces des aéroports…) ;
  4. La liste pourrait être plus longue.

Arbitrer entre deux injustices

Un autre point, scientifiquement parlant : tous les pays acceptent les PCR et maintenant les voyageurs vaccinés sans tests. J’ai lu qu’on ne voudrait pas créer une injustice, car l’Algérie est en retard en matière de vaccination. Soit.

Mais est-ce une raison de priver les Algériens de rentrer chez eux ? Ce serait là aussi une injustice. Donc, il va falloir arbitrer entre les injustices. J’ai lu aussi que c’est un risque. Alors il va falloir fermes les routes, car il y a des accidents, ne plus travailler, car on risque un accident professionnel, ect.

Je ne suis pas un donneur de leçons, mais à trop entendre les partisans de la fermeture, notre Président, lui aussi c’est un être humain, finit forcément par être influencé. Oui, les frontières est une question de souveraineté, alors de grâce mes chers confrères, laissez cette question à celui qui a la décision politique, car cette décision a des implications de diverses natures.

Pour finir, je crois en mon humble conscience que la stratégie « zéro Covid » est hors d’atteinte pour presque l’ensemble de la planète (sauf peut-être pour des îles ou quelques rares pays qui avaient fermé leurs pays de façon drastique dès le début).

Il faudra donc vivre avec jusqu’à ce que ce virus devienne banal comme le virus de la grippe. En attendant, il faut bien vivre, avec les précautions bien entendu.

Amicalement, Dr KEFIF, médecin

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