« Rentrez chez vous ! » : le mouvement anti-touristes s’intensifie en Espagne
En Espagne, plus particulièrement dans l’archipel des Canaries, les habitants sont plus que jamais remontés contre les visiteurs étrangers.
Bien que le tourisme soit un moteur économique important, il devient incontrôlable et, à ce stade, fait plus de mal que de bien dans certaines destinations populaires.
D’ailleurs, les locaux ne s’en cachent plus, et le sentiment anti-touristes est largement propagé dans les rues de la plus grande île des Canaries : Tenerife.
Des slogans contre les touristes ornent les rues d’une ville de Tenerife
Au matin de ce dimanche 3 mars, les habitants et les vacanciers dans la ville de Palm-Mar, Tenerife, ont découvert divers slogans et tags prônant la lutte anti-touristes, rapporte le journal local Canarian Weekly.
Peints en gros sur des murs et des endroits visibles et stratégiques dans la ville, on peut lire « Touristes, rentrez chez vous », « Ma misère, votre paradis », et « Le salaire moyen au Canaries est de 1.200 € ».
Bien qu’ils soient conscients de l’importance du tourisme dans la prospérité de l’île, de nombreux habitants et groupes environnementaux estiment que le gouvernement va trop loin en saturant l’île de la sorte.
La situation a de lourdes conséquences sur les citoyens canariens, notamment car elle entraîne une baisse de la qualité de vie. Parmi les problèmes que la surfréquentation touristique engendre, figure la pénurie de logements.
Les propriétaires sont plus enclins à se tourner vers les locations de vacances, qui sont plus gratifiantes, ce qui diminue drastiquement le nombre de propriétés résidentielles disponibles sur le marché de la location.
Aux autres problèmes s’ajoute le manque d’eau
Du point de vue des déplacements, la circulation est impossible en raison du nombre démesuré de voitures de location qui emplissent les rues.
Aussi, comme le précise l’un des messages en tags, le salaire moyen aux îles Canaries est d’environ 1.200 €, ce qui est très insuffisant par rapport à l’augmentation des loyers, des taux d’intérêt et du coût élevé de la vie à cause de l’inflation.
Autre problème de taille : le manque d’eau. Ce vendredi 1ᵉʳ mars, le Cabildo de Tenerife (gouvernement) a déclaré l’état d’urgence pour l’eau à cause du manque de réserves, que ce soit pour la consommation humaine ou pour l’agriculture.
Il a également été souligné que les zones touristiques consommaient six fois plus d’eau que les zones résidentielles, bien que la pénurie d’eau n’ait pas été directement attribuée au tourisme.
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