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Voyage : l’été catastrophique des Algériens de France
L’Algérie est un pays chaleureux. Un peu trop, ces derniers temps. Entre les incendies qui ravagent une partie du territoire, l’absence de vols en nombre suffisant qui attise la frustration et les nerfs qui chauffent, la diaspora algérienne en France passe peut-être le pire été de son existence.
Le sort s’acharne sur les immigrés algériens en France. La pandémie du covid-19 qui n’en finit pas de faire des ravages n’est plus la seule à pourrir la vie des Algériens de France.
Il y a encore un mois, l’Algérie pouvait se vanter de maîtriser l’épidémie avec des cas n’excédant pas 200 par jour. Aujourd’hui, on en recense près de 1000 nouveaux cas par jour, après un pic à près de 2000 contaminations quotidiennes.
Les hôpitaux algériens en difficulté
Ceux qui méprisaient le vaccin se pressent désormais aux portes des centres de vaccination. Mais là encore, rien ne se passe comme prévu. Le vaccin chinois Sinovac produirait dix fois moins d’anticorps que ses confrères Pfizer et Moderna. Le Spoutnik n’est pas reconnu en Europe pour les voyages.
Les hôpitaux sont débordés. Ils manquent de moyens. Entre la pénurie d’oxygène et le manque de matériel, la situation est catastrophique.
En plus du covid-19, l’Algérie fait face depuis quelques jours à des incendies meurtriers, notamment dans la région de Tizi Ouzou. Des dizaines de morts sont à déplorer. A tout cela s’jouté une vague de chaleur sans précédent qui touche l’Algérie et la Méditerranée.
Cela impacte également les Algériens dispersés dans le monde, notamment en France. Coincés, ils ne peuvent pas rentrer ou revoir leurs familles et leur porter assistance face à la maladie et aux incendies. « Laissez-nous rentrer aider nos proches », écrivent des internautes sur les réseaux sociaux.
Certains, comme S.A, se sentent impuissants. « Je n’ai pas revu ma mère depuis 2019. Elle est fragile et isolée à cause des mesures sanitaires ». S.A craint pour la santé physique mais surtout mentale de sa mère.
« Ça coûte moins cher d’aller à la Mecque qu’en Algérie ! »
S.A ne voit aucune solution. « On ne peut pas rentrer chez nous et le Covid n’est pas la seule raison. Les billets sont rares et leurs prix exorbitants ! Entre l’achat du billet, celui des enfants et les dépenses qui s’y prêtent, ça coûte moins cher d’aller à la Mecque qu’en Algérie ! ». L’Arabie saoudite autorise, en effet, depuis lundi 9 août les étrangers vaccinés à effectuer le petit pèlerinage de la Omra.
Après quinze mois de fermeture, les frontières ont enfin rouvert en juin 2021. Mais depuis, se procurer un billet d’avion est le parcours du combattant. Soit ce dernier est hors de prix (autour de 600 euros l’aller simple), soit les sites affichent des messages d’erreur au moment d’acheter le précieux sésame. Quant aux compagnies aériennes qui desservent l’Algérie, elles sont injoignables.
L’agence Air Algérie d’Opéra, à Paris, voit des Algériens désespérés faire la queue tous les matins devant un rideau fermé. Un sentiment d’abandon s’empare de la diaspora algérienne. « Rien n’est fait pour nous faciliter la vie », déplore S. « Si ce n’est pas le prix trop cher, c’est le manque de vols. Si ce n’est pas le manque de vol, c’est les nouvelles mesures ».
Rappelons qu’en France, selon l’Insee, 12,7 % sont immigrés Algériens. Privés de leurs racines, certains craignent le fanage.