Reprise des vols Air Algérie : voici comment ça pourrait se passer

Un avion de la compagnie aérienne nationale Air Algérie - par Lukas Wunderlich - stock.adobe.com

L’Algérie va rouvrir partiellement ses frontières à compter du 1^er juin prochain. La décision a été annoncée, dimanche dernier, à l’issue de la réunion du conseil des ministres.

Depuis, peu d’informations ont été annoncées concernant la reprise des vols et les conditions de mise en place de la réouverture partielle des frontières. On sait que les frontières terrestres vont rester fermées jusqu’à nouvel ordre. On sait également que la France va se taille la part du lion, avec cinq vols quotidiens.

La reprise des vols se fera selon un protocole sanitaire strict, rappelle également le Dr Abdelkrim Touahria, membre du Comité scientifique en charge du suivi de l’épidémie du covid-19 en Algérie dans un entretien publié ce dimanche 23 mai par le site d’information TSA – Tout sur Algérie.

Protocole sanitaire dans les aéroports algériens

En plus de l’obligation de présenter un test PCR négatif effectué moins de 36 heures avant le vol, le passager subira un nouveau test antigénique et un examen clinique à son arrivée à l’aéroport en Algérie. « Il a une équipe médicale à l’accueil au niveau des frontières qui va prendre la température, faire un examen clinique », explique-t-il.

« Nous exigeons que la PCR ou au minimum un test antigénique soit refait ou fait sur place. Et bien évidemment, le confinement de tous les cas suspects même si la PCR est négative, en cas de signes cliniques évocateurs tels que la température, la toux, etc. », ajoute-t-il.

L’importance du dispositif médical à déployer à l’arrivée explique le fait que le nombre d’aéroports a été limité à seulement trois, à savoir Alger, Oran et Constantine, les plus grands du pays, souligne Dr Touahria. Le membre du comité scientifique se montre confiant quant à la capacité du ministère de la Santé à mettre en place un dispositif sanitaire efficace dans les trois aéroports.

Qui pourra voyager à partir du 1^er juin ?

Selon Dr Touahria, la priorité sera donnée aux Algériens bloqués à l’étranger. « Il y a des familles séparées qui n’ont pas été réunies depuis plus d’une année et demie », souligne-t-il.  Le membre du comité scientifique cite également les étudiants qui « doivent pouvoir venir rendre visite à leurs familles » en Algérie.

Il y a également « des Algériens établis à l’étranger qui n’ont pas pu venir se recueillir à la mémoire de leurs proches décédés », a-t-il ajouté. « Il y a ces catégories de personnes qui doivent absolument être autorisées à faire le voyage », insiste-t-il.

Dr Touahria évoque aussi les étudiants algériens qui doivent pouvoir quitter le territoire national. Il cite aussi les personnes atteintes de maladies graves qui doivent effectuer des soins.

« Il faut qu’ils puissent avoir cette autorisation de sortie. Et puis, petit à petit, il y a des raisons économiques. Il y a des raisons de formation pour nos sociétés », précise-t-il.

Quelles destinations seront desservies au départ d’Algérie ?

« Il y a les destinations habituelles : l’Europe, la France. Il y a aussi l’Amérique. Je pense que les autorisations seront données en fonction des destinations », explique-t-il.

Selon Dr Touahria, des discussions sont toujours en cours concernant le choix des destinations. Le comité scientifique ne compte pas proposer une liste rouge de pays à éviter.

Algérie : voyageurs vaccinés et passeport vaccinal

Dr Touahria se montre prudent concernant le passeport vaccinal et la possibilité d’autoriser les voyageurs vaccinés à entrer en Algérie sans contrôle sanitaire.

« Je ne crois pas », a-t-il répondu à la question de savoir si l’Algérie allait autoriser les personnes vaccinées à venir. « Il faut savoir qu’aujourd’hui on ne sait pas exactement si la personne vaccinée peut être contaminée et contaminer », a-t-il expliqué.

« On n’a pas suffisamment d’informations pour pouvoir dire que le passeport vaccinal vous ouvre les portes à toutes destinations. C’est trop tôt pour parler de passeport vaccinal », a conclu Dr Touahria.