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Tunisie : quand un pays « sûr » ouvre ses frontières

Tunisie : quand un pays « sûr » ouvre ses frontières

Le drapeau de la Tunisie. (Imae Par giumas / Adobe Stock)

« Tunisie : bientôt un confinement ciblé des personnes âgées ? ». Ce titre du média tunisien Kapitalis ne date pas de mars ou d’avril dernier. L’article a été publié ce mardi 6 octobre, moins de quatre mois après l’annonce triomphale de l’ancien Premier ministre tunisien. Le 15 juin dernier, Elyes Fakhfakh affirmait, en effet, que la Tunisie avait « vaincu la pandémie Covid-19 ».

Aujourd’hui, le discours des autorités est beaucoup moins triomphaliste. Hier lundi, le ministère tunisien de la Santé a publié un communiqué plutôt alarmiste, mettant en garde les citoyens contre le non-respect des dispositions et mesures préventives de lutte contre le Coronavirus.

Samedi, les autorités tunisiennes ont averti que les hôpitaux peinaient à faire face à l’afflux de malades. Le premier ministre, Hichem Mechichi, a exclu un confinement général de tout le pays comme celui mis en œuvre au printemps, mais des confinements locaux sont envisagés.

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Selon l’agence AFP, un couvre-feu a été imposé jeudi dans les régions côtières de Sousse et de Monastir, ainsi que dans certaines zones autour de Sidi Bouzid, dans l’intérieur du pays, avec la suspension des marchés hebdomadaires et la fermeture des salles de fêtes.

La Tunisie fait face à un rebond du nombre de personnes infectées au coronavirus. Désormais, le pays enregistre des centaines de cas par jour.

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Que s’est-il passé depuis juin ?

Durant les premiers mois de la pandémie, la Tunisie a été relativement épargnée par le virus. Sa bonne gestion a été saluée un peu partout dans le monde. Le pays est cité en exemple alors que les pays du Maghreb et d’Europe paraissaient impuissants face à l’épidémie. Cette gestion lui a même valu le label « voyage sûr ».

Rapidement, le pays décide de rouvrir ses frontières qui avaient été fermées en mars. Dès le 27 juin, les voyageurs issus de 129 pays sont autorisés à entrer en Tunisie. Des mesures sanitaires ont été mises en place dans les établissements touristiques et les aéroports.

Certes, le nombre d’étrangers qui ont opté pour la Tunisie est très faible comparé à l’année dernière, surtout que les frontières avec l’Algérie sont toujours fermées, et que beaucoup de pays imposent de nombreuses restrictions pour les voyages. Mais il y a eu tout de même 1 661 843 touristes qui ont visité le pays cette année, et plusieurs voyageurs venant de pays européens ont pu entrer sans présenter de tests négatifs au Covid-19.

Personne ne peut affirmer avec certitude que les contaminations ont explosé avec l’ouverture des frontières. Mais les chiffres sont éloquents. La Tunisie est passée de 1 150 cas au début de l’été à plus de 22 230 cas infectés au Covid-19 actuellement. Depuis une semaine le pays enregistre plus de 1000 cas par jour.

« Les capacités ne sont pas encore arrivées à saturation, mais on commence à avoir de petits soucis dans le grand Tunis et du côté du Sousse », estime le directeur de l’Institut Pasteur de Tunis.

Est-ce que l’ouverture des frontières était lucrative ?

Le lancement de la saison estivale était très important pour l’économie tunisienne. La Tunisie a fourni de grands efforts pour attirer les touristes étrangers, mais une baisse de 60 % des recettes touristiques a tout de même été enregistrée depuis janvier jusqu’à septembre.

Jusqu’à fin septembre, le secteur touristique a généré 1,75 milliard de dinars tunisiens, contre 4,36 milliards générés l’année dernière. Le nombre de touristes a chuté de 75 % comparé à 2019, et d’ici la fin de l’année, le ministère prévoit une chute de 70 % des recettes du tourisme.

|Lire aussi : Tunisie : les agences de voyages en pleine crise

L’Algérie prudente face au schéma tunisien

Le Comité scientifique chargé du suivi de l’évolution du coronavirus en Algérie se montre prudent et estime que la situation inquiétante en Europe et dans les pays du voisinage n’est pas rassurante.

Voulant à tout prix éviter une hausse des cas, comme c’est le cas en Tunisie, l’Algérie préfère « attendre encore un peu », selon le Dr Bekkat Berkani.

L’Algérie a enregistré le 5 octobre 134 nouvelles contaminations au Covid-19 et huit décès. C’est le chiffre le plus bas enregistré depuis juin.

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