« Un ghetto touristique » : le surtourisme continue ses ravages en Espagne
Tenerife - Espagne / Par jovannig / Adobe Stock pour VVA - Visas & Voyages
Alors que des millions de touristes continuent d’affluer vers Tenerife, la célèbre île des Canaries espagnoles, la population locale, elle, exprime de plus en plus ouvertement sa colère envers les arrivants, déplorant une situation qui devient insoutenable.
Mettant la majorité de leurs problèmes sur le dos des touristes, les locaux en sont à demander aux autorités de durcir les règles de séjour sur l’île, ultime solution pour améliorer une qualité de vie qui décroît depuis des années.
Surtourisme : le coup de gueule des habitants de Tenerife
Un nombre record de visiteurs s’est rendu sur l’île de Tenerife en 2023, générant environ 3 milliards d’euros pour l’économie locale, d’après les médias locaux. Mais cette croissance économique a eu un gros impact sur les habitants de l’île, qui ont déclaré vivre un vrai « cauchemar ».
Les locaux se sont effectivement plaints des touristes qui, selon leurs dires, « ignorent à quel point nous souffrons ». Plusieurs résidents ont déclaré à des médias que leur vie avait été bouleversée de multiples façons à cause de l’afflux massif et continu de touristes étrangers sur l’île.
Cela va des habitudes de sommeil chamboulées par la musique forte et les vacanciers bruyants à la hausse des prix associée à l’arrivée des étrangers.
« Je ne dors que quatre heures par nuit à cause de la musique et du bruit, qui m’empêchent de dormir jusqu’à trois heures du matin », témoigne Josua Garcia-Garcia, 33 ans, résident et employé de bar. Ce dernier fait partie des personnes qui ont appelé à un durcissement des règles de séjour.
De sévères pénuries d’eau s’ajoutent à la hausse des prix insupportable
Une autre résidente, Olivia Valdiva, 50 ans, déclare que seuls les touristes peuvent bien vivre sur l’île, la nourriture et le loyer atteignant des sommets. « Nous ne pouvons pas nous permettre de bien manger et d’entretenir une voiture et une maison, les habitants sont fatigués de ne pas avoir d’argent », explique-t-elle.
Et d’ajouter : « Les loyers montent en flèche et les personnes ayant un salaire moyen ne peuvent plus se permettre de vivre ici. Une fois qu’elles ont payé leur loyer, elles n’ont plus d’argent pour se nourrir ».
Pour Zarita Chinea, habitante locale de 39 ans, les stations balnéaires de Tenerife sont devenues « un ghetto touristique », où les locaux, minoritaires chez eux, doivent composer avec des règles sociales imposées par des millions de visiteurs étrangers.
Cela intervient alors que l’île, en situation d’urgence, est en manque d’eau, une pénurie que les autorités locales ont imputée aux touristes. La population a été priée de ne pas gaspiller l’eau, tandis que le nombre de visiteurs continue d’augmenter.
Luis Javier Gonzalez, maire de la commune de Fasnia, au sud-est de l’île, a souligné que « l’arrivée massive de touristes » ne ferait que compliquer une situation déjà désastreuse.
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