Air Algérie : l’échange entre un pilote et la tour de contrôle avant un atterrissage d’urgence

Tour de contrôle / Par Nicolas BARTHE / Adobe Stock

En cas d’incident au décollage d’un avion, une collision d’oiseau par exemple, l’équipage entre directement en contact avec la tour de contrôle, demandant un atterrissage d’urgence. Voici une situation réelle de communication ATC impliquant un avion Air Algérie.

L’incident est survenu durant la nuit du jeudi 31 août au vendredi 1ᵉʳ septembre lors du décollage du vol AH2705 de l’aéroport de Montréal-Trudeau au Canada. Le vol était prévu à destination de l’aéroport d’Alger à bord d’un Airbus A330-200.

Après être monté à environ 14 000 pieds (environ 4,26 km), l’équipage d’Air Algérie a signalé une collision avec un oiseau au décollage et a demandé à revenir vers son point de départ.

Communication réelle entre un pilote Air Algérie et la tour de contrôle de Montréal

L’équipage a en effet déclaré que certains passagers et le personnel de cabine avaient vu des flammes sortir du moteur numéro 1. Il a donc mis le moteur en question au ralenti et est revenu vers son point de départ à l’aéroport de Montréal.

La chaine YouTube « You can see ATC », spécialisée dans les communications ATC lors de situations d’urgence, a partagé la communication complète du pilote d’Air Algérie, annonçant l’incident à la tour de contrôle de l’aéroport montréalais.

« Air Algérie 2705 contacte la tour de contrôle de Montréal, bonsoir », a lancé le pilote d’Air Algérie. Après avoir présenté la position de son avion, il a expliqué la situation, pendant que l’avion était à 13 300 pieds, selon la reconstitution du vol partagée par la chaine.

Il semble que nous ayons eu une collision avec un oiseau au décollage. « Nous ne déclarons pas d’urgence pour le moment, mais nous aimerions revenir à Montréal pour faire quelques vérifications au sol », a déclaré le pilote d’Air Algérie.

Le contrôleur lui a demandé s’il est prêt pour amorcer une approche. « Affirmatif, nous aimerions nous mettre à niveau et nous pouvons faire une approche tout de suite », a répondu le pilote de l’autre bout du fil.

« Des passagers et des membres de l’équipage de cabine ont vu des flammes sortir d’un moteur »

La tour de contrôle a ensuite demandé à l’équipage d’Air Algérie s’ils déclarent une situation d’urgence. « Pas pour le moment », répond le pilote. « Toutes les indications des moteurs sont bonnes. Sauf que les passagers et certains membres de l’équipage de cabine ont vu des flammes sortir du moteur numéro un ».

Aussitôt, le contrôleur lui a indiqué la piste dégagée, à savoir 24R, pour effectuer l’atterrissage d’urgence. On voit que l’avion a effectué un virage, tout en réduisant son altitude en vue d’amorcer une approche. « On descend à 6 000 pieds », a lancé le pilote.

En s’approchant de la piste, l’équipage d’Air Algérie a reçu un nouveau message : « Air Algérie 2705, allez-vous déverser du carburant ou cela ne sera-t-il pas nécessaire ? ». Il s’agit d’une procédure pour se débarrasser de l’excédent du carburant, effectuée lors de chaque atterrissage d’avion.

Le pilote d’Air Algérie a indiqué que ce n’était pas nécessaire, « nous sommes plutôt légers ce soir ». La communication a continué ainsi, en guidant l’avion d’Air Algérie, jusqu’à ce que ce dernier ait effectué une boucle dans le ciel et ait amorcé son approche finale sur la piste.

L’appareil a atterri en toute sécurité et a été guidé jusqu’à son aire de stationnement pour les vérifications demandées par l’équipage.

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