Avion : une femme pilote de 28 ans raconte les préjugés
(Photo de Ehab Al-Hakawati sur Unsplash)
De nombreux secteurs d’activité sont encore majoritairement masculins, y compris l’aviation commerciale. Les femmes pilotes qui ont pu percer dans le domaine font constamment face aux stéréotypes et préjugés, comme l’affirme Sanne Gibson, une pilote de ligne de 28 ans.
Le mercredi 8 mars dernier, le monde entier a célébré les réalisations des femmes à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Mais malgré les progrès accomplis par les femmes ces dernières années, de nombreux secteurs d’activité restent encore majoritairement masculins.
Le domaine de l’aviation civile, plus particulièrement le pilotage des avions de ligne, fait partie de ces secteurs où les femmes sont sous-représentées. Selon une étude réalisée en 2021 au sein de l’Institut de l’Aviation de l’université du Nebraska à Omaha, les femmes représentent moins de 6 % des pilotes des principales compagnies aériennes mondiales.
Les femmes qui ont réussi à piloter des avions de ligne se plaignent toujours des stéréotypes et préjugés. Certaines affirment même qu’on les prenait constamment pour des hôtesses de l’air.
« Cette année, j’ai réalisé le rêve de ma vie : devenir capitaine »
C’est le constat dressé ce vendredi 10 mars par Sanne Gibson, une pilote de ligne de la compagnie Wizz Air, dans un entretien accordé au journal britannique Daily Star. Elle a rejoint les rangs de Wizz Air en 2017. Et « cette année, j’ai réalisé le rêve de ma vie : devenir capitaine », a-t-elle souligné.
Toutefois, elle admet que le fait d’évoluer dans un domaine dominé par les hommes comporte moult inconvénients. Selon elle, « être une femme pilote peut parfois être un défi ». Les gens peuvent sous-estimer « les responsabilités auxquelles nous sommes confrontées et l’expertise dont nous devons faire preuve chaque jour ».
Pis encore, « certaines personnes peuvent douter de nos capacités », a-t-elle regretté. D’ailleurs, elle déplore que les gens n’y croient même pas lorsqu’elle leur fait part de sa profession. Mais elle semble avoir trouvé la meilleure stratégie pour faire face à ces préjugés.
« Ma stratégie est simple : tuer les gens par la gentillesse et la connaissance ! Si vous leur montrez de quoi vous êtes fait, ils vous respectent et partagent votre histoire ». Sanne affirme qu’elle se sent rarement victime de discrimination au travail. Les préjugés sont, selon elle, beaucoup plus présents en dehors du travail.
« J’avais l’impression que les hommes ne faisaient pas confiance à mes compétences »
« Cela se produit davantage en dehors du travail. Lorsqu’on vous demande ce que vous faites dans la vie, les gens remettent souvent en question vos compétences d’une certaine manière ». Lorsqu’elle avait moins d’expérience, ses collègues se doutaient de ses décisions, bien qu’elles soient tout à fait bonnes.
En ces moments, déplore encore la pilote de ligne, « j’avais l’impression que les hommes ne faisaient pas confiance à mes compétences, simplement parce que j’étais une femme ». Grâce à sa persévérance, elle a su s’imposer comme pilote de ligne en prouvant à chaque fois à ceux qui se doutent de ses capacités qu’ils ont tort.
En s’adressant aux jeunes femmes qui souhaitent marcher dans ses pas, elle affirme : « Il n’y a que vous qui sachiez si vous pouvez vous lancer dans un tel projet. Je peux vous dire en toute honnêteté que vous aurez le contrôle total de ce voyage, à condition que vous vous engagiez à 100 % pour devenir pilote ».
La première condition, c’est la passion. Puis, il faut savoir faire face aux défis qui vont se dresser devant toute femme qui décide de prendre ce chemin.
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