Low cost : ces options qui font exploser les prix des billets d’avion

Un avion en approche d'atterrissage. (Photo par avdwolde / Adobe Stock)

Voyager en low-cost à prix très bas est-il encore possible ? Les vols à prix réduits ne sont devenus qu’un mirage. Si les compagnies low-cost maintiennent des prix de vols relativement bas, elles ont vidé les billets de tout confort et de toute option.

Bagage, choix du siège, priorité, changement, collation…toutes ces options sont désormais payantes. Les prix de ces options sont très variables en fonction du service commandé et augmentent jusqu’au jour du départ. Au point qu’un billet d’avion acheté brut, ne représente plus que l’assurance de monter dans un avion.

Le tourisme a repris de plus belle après une perturbation de deux ans en raison de la pandémie. En 2022, le tourisme était deux fois plus conséquent qu’en 2021. L’occasion pour les acteurs du tourisme de rattraper les pertes subies en 2020 et 2021.

Pour ne pas effrayer les consommateurs, les compagnies low-cost ont trouvé des leviers commerciaux pratiques. Les prix des billets d’avion restent bas, mais les compléments deviennent payants. Cela permet à des compagnies comme Ryanair de proposer des vols en Europe à partir de 10 euros, mais qui ne comprennent pas le choix du siège ou encore, des bagages à emporter avec soi. Seul un siège aléatoire est proposé ainsi qu’un simple petit bagage à main de type sac à dos ou sac à bandoulière sont inclus dans l’offre achetée.

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Bagages : la poule aux œufs d’or des compagnies aériennes

Johan Lundgren, le directeur de la compagnie easyjet estime que les prix des billets d’avion ont augmenté de 36% cette année par rapport à 2022. Cette hausse se vérifie lorsque l’on prend en compte la valeur finale du billet d’avion, c’est-à-dire avec les options payantes.

Ce sont surtout les bagages qui font exploser les prix. Une simple valise cabine peut coûter entre 7,99 euros et 20 euros, comme chez Ryanair ou encore chez Easyjet. Un bagage en soute oscille entre 30 et 119 euros, comme le propose par exemple la compagnie low-cost Wizzair.

On peut bénéficier de prix avantageux sur ces services, seulement si l’on ajoute le bagage au moment de l’achat du billet. Si on a le malheur de commander des bagages après cet achat, les prix augmentent. Par exemple, Ryanair propose de compléter son voyage avec un bagage en soute au moment de l’achat du billet pour la somme de 39,90 euros. En revanche, si on l’ajoute après l’achat, ou à quelques jours du départ, il en coûtera 49,90 euros.

Il faut aussi compter les excédents de bagages ou des formats de sacs inadéquats pour les avions lorsque l’on arrive à l’aéroport. Ces dépassements peuvent aussi saler la facture finale jusqu’à la dernière minute.

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Ces simples options à ajouter moyennant un prix supplémentaire s’avèrent être une véritable manne financière. La seule année 2021 a permis aux compagnies aériennes de dégager un gain de 20 milliards d’euros sur les franchises bagages, d’après des estimations du média France Télévisions.

Billets d’avion : de plus en plus d’options payantes

Cette tendance qui consiste à morceler les coûts d’un voyage en avion, est largement suivie par la plupart des compagnies low-cost européennes. Cette logique permet de développer une multitude de services payants. Les bagages ne sont pas la seule option commerciale.

Pour choisir un siège confortable ou à côté de ses proches, on peut débourser entre 4 et 16 euros. En amont, on peut réserver un repas complet pour le vol pour un coût supplémentaire. Même à bord de l’avion, il est possible d’acheter toutes sortes de produits : boissons, nourriture, parfums, cigarettes, billets de loterie. Finalement lorsque l’on regarde dans le détail, le billet initial ne contient que les taxes aéroportuaires, qui elles, sont incompressibles. La partie la plus onéreuse concerne clairement les options à ajouter.

Cité par Le Parisien, ce jeudi 26 janvier, dans un article sur l’explosion des prix des services des low-cost, Guillaume Rostand, le porte-parole de la plateforme de voyage Lilligo.com rappelle que cette nouvelle tendance est une suite logique au modèle économique des low-costs.

Soit laisser une fausse liberté de choisir ou non le confort supplémentaire. Cela donne l’impression de payer un billet à prix très bas. Alors que finalement après l’achat d’un ou plusieurs bagages ou d’un siège, on paiera le billet d’avion jusqu’à trois fois plus cher que le prix annoncé initialement. Soit le prix d’un billet d’avion d’une compagnie aérienne classique qui inclura d’office le choix du siège et à minima le bagage cabine.

Le Parisien a d’ailleurs fait une simulation sur un vol Paris-Barcelone avec des compagnies low-cost au cours du mois de mars. En ajoutant seulement le choix d’un siège et un simple bagage cabine, le journal s’est rendu compte que le tarif final s’approche sensiblement d’un aller-retour avec la compagnie Air France.

Le temps des billets d’avion à prix très bas semble être terminé. Pour Carsten Spohr, le directeur de la compagnie Lufthansa, cela était inéluctable. Il a confié au média anglais The Telegraph, que les prix d’avant-pandémie étaient bien trop bas et mauvais pour la santé de l’industrie du transport aérien ainsi que pour l’environnement.