Un A321 interrompt son décollage pour une raison insolite (Vidéo)

L’avion roulait encore en vitesse de décision (V1), c’est-à-dire qu’il pouvait interrompre son décollage en toute sécurité. (Photo par motive56 / Adobe Stock)

Pour qu’un avion reçoit l’autorisation de décoller, l’avion doit réunir toutes les conditions nécessaires pour entamer le vol en toute sécurité. Mais il arrive qu’un souci survienne au moment même de la procédure, ce qui peut s’avérer dangereux.

Dans ce cas, une interruption de décollage s’impose, mais uniquement dans le cadre des mesures de sécurité en vigueur. Une interruption de décollage survient lorsque le pilote arrête l’avion alors qu’il est en plein roulage sur la piste.

Plusieurs raisons peuvent expliquer une telle décision. Il peut s’agir d’une panne de moteur, d’un incendie de moteur, d’une défaillance d’un système… quoi qu’il en soit, le commandant de bord juge que l’avion n’est pas suffisamment sécurisé pour effectuer le vol.

Pour mieux comprendre l’interruption du décollage, il faut d’abord savoir qu’il y a différentes vitesses de décollage. La première vitesse est la V1 (Vee One), appelée communément dans le domaine de l’aviation, la vitesse de décision.

Dans quelle vitesse l’avion peut-il interrompre son décollage en toute sécurité ?

C’est la vitesse à laquelle ou en dessous de laquelle le pilote doit prendre la décision finale d’interrompre le décollage. Au-delà de cette vitesse, l’avion ne peut pas être arrêté en sécurité en cas d’interruption de l’atterrissage et risque de sortir de la piste.

La vitesse suivante qui influence V1 est appelée vitesse de défaillance du moteur (VEF). Cette vitesse est définie par l’avionneur lors de la certification de l’avion. Il s’agit de la vitesse à laquelle le moteur de l’avion est supposé tomber en panne lors d’un décollage.

Le fait d’être au-dessus de cette vitesse garantit que l’avion peut décoller en toute sécurité, sans problème de contrôle. Les constructeurs doivent choisir cette vitesse avec un écart d’au moins une seconde entre la VEF et la V1, car l’être humain met généralement une seconde à réagir à un événement inattendu.

La vitesse finale qui affecte la V1 est la vitesse maximale d’énergie de freinage (VMBE). Il s’agit de la vitesse à partir de laquelle les freins de l’avion ne peuvent plus absorber l’énergie cinétique des roues et sont donc défaillants.

Un Airbus 321 interrompt son décollage à cause d’un hublot ouvert

Jeudi 3 août, un avion de la compagnie aérienne American Airlines a dû interrompre son décollage pour une raison insolite. Dans la séquence partagée sur le compte Twitter Airline Vidéos, on voit que l’appareil, un Airbus A321, avait déjà entamé la procédure de roulage sur la piste.

Le vol devait décoller de l’aéroport de Los Angeles, aux États-Unis. Mais à un moment, on remarque que le commandant de bord avait soudainement réduit la vitesse de l’avion. Dans l’échange radio avec la tour de contrôle, le commandant de bord a annoncé qu’il a annulé son décollage à cause d’un hublot qui s’est ouvert.

À ce moment, l’avion roulait encore en vitesse de décision (V1), c’est-à-dire qu’il pouvait interrompre son décollage en toute sécurité. Après avoir réduit sa vitesse, l’avion a tourné vers sa gauche à l’autre bout de la piste et a pris une voie de circulation pour rejoindre une aire de stationnement.

Après la réparation du hublot qui posait un problème, le pilote s’est une nouvelle fois aligné sur la piste et a aussitôt entamé le roulage. Au bout d’un moment, l’Airbus 321 a décollé, cette fois, en toute sécurité, comme on peut le voir dans cette séquence.

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