Un Algérien de 69 ans, père de famille, menacé d’expulsion en France
Par Andre Wilms / Adobe Stock pour VVA - Visas & Voyages
Arrivé en France il y a neuf ans, un algérien sans-papiers de 69 ans vit depuis un an sous le coup d’une OQTF. Il refuse toutefois de rentrer en Algérie.
Depuis le contrôle routier suivi d’OQTF en mars 2023, la vie de Nasseredine Radji est marquée par des allers-retours quotidiens au commissariat pour signer une feuille de présence dans le cadre de son assignation à résidence.
Ingénieur en bâtiment et père d’un garçon scolarisé en France et de deux filles à l’université, Nasserdine, qui a exercé dans plusieurs associations en France et fait beaucoup de bénévolat, semble perdre goût à la vie au bout de 270 émargements.
Menacé d’expulsion alors qu’il ne lui reste qu’un an pour obtenir un titre de séjour
« Il sourit devant nous, mais je pense qu’il fait une dépression », confie sa femme Naïma au journal français Le Dauphiné. Outre les déplacements obligatoires qu’il doit faire chaque jour au commissariat, Nasseredine a aussi reçu trois convocations pour embarquer vers l’Algérie au départ de l’aéroport de Lyon.
Le sans-papiers refuse toutefois de partir. Il veut rester en France pour « ne pas abandonner sa famille » mais aussi parce qu’il assure qu’en Algérie, « il est menacé », rapporte la même source. Suite à ses trois refus d’embarquement, Nasserdine est convoqué devant la justice en mai prochain.
Il a aussi reçu une autre convocation pour monter dans un avion vers l’Algérie ce 25 mars. Le sans-papier algérien ne compte pas capituler alors qu’il ne lui reste qu’un an pour avoir 10 ans de présence en France, ce qui peut lui permettre de décrocher un titre de séjour.
« Parfaitement intégré » en France : un collectif contre l’expulsion du sans-papiers algérien
Selon ses proches et amis, Nasser, comme ils l’appellent, est « parfaitement intégré en France ». Une lettre qu’il a reçue du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes suite à ses efforts bénévoles pendant le covid le confirme : « Nous n’avons jamais pu réussir sans vous », lui a-t-il écrit ainsi qu’à de nombreux bénévoles.
Après l’avoir remercié, l’administration s’acharne sur lui désormais et semble vouloir s’en débarrasser, dénonce un collectif qui s’est formé en soutien à ce sans-papiers algérien. Le même collectif a protesté auprès de la préfecture de l’Ardèche mais il n’a pas eu de réponse positive. Le service de l’État maintient sa décision d’éloignement.
Nasserdine, après avoir fait du bénévolat au diaconat protestant, à l’épicerie solidaire Epival, chez Emmaüs et le Mat et distribué des masques pendant le covid, est aujourd’hui victime d’un « acharnement » administratif. Pour le collectif de soutien, l’administration ne voit en lui « qu’un numéro de dossier ».
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